- Ils veulent tous se régler des comptes
La volonté de Felix Tshisekedi d’ouvrir l’espace politique à tous les acteurs était la clé de la cohésion nationale et la porte de la stabilité de la République Démocratique du Congo.
Trahis par sa famille politique nostalgique de querelles anciennes animées par une opposition radicale sans âme et dépourvue d’objectivité, Felix Tshisekedi a été forcé à rompre avec l’alliance FCC-CASH. Une rupture qui s’est opérée dans un cafouillage digne d’un film hollywoodien à son propre détriment.
Il embrasse les radicaux opposants au FCC. Moïse KATUMBI et Jean-Pierre BEMBA arrivent à la manette. Une union sacrée de la nation. Mais contre qui? La bête noir à abattre s’appelle Joseph KABILA et son FCC. (Une erreur monumentale)
A mis parcours, l’union sacrée se divise, pas de Katumbiste dans le navire. Les coureurs de postes sans idéologie restent au côté d’un Président déjà anéanti par des disputes éternelles au sein de son propre parti politique.
Le ménage est fait, les élections suivent. Les mêmes visages courent à la majorité.
Parce que Kabila a survécu mais a réussi son coup de boycotter les élections auxquelles prenait par Jean-Pierre Bemba, la guerre éclate, et tout le monde tire la force de son côté.
Katumbi rejoint J. Kabila, Jean-Pierre Bemba prend Felix Tshisekedi en otage. Chaqu’un manipule la force de son côté. La lutte change d’objectifs. D’un côté, il faut se battre pour la survie, c’est le cas de katangais face à une machine dévastatrice menée par l’équateur dans le dos d’un Président qui est encore une fois affaibli par une autre réalité, la rébellion de Corneille NANGAA soutenue par le Rwanda. La survie du régime dépendra de la capacité des alliés de l’UDPS à défendre le pouvoir sinon, tout le monde s’écroule et Jean-Pierre BEMBA n’est plus prêt à rejoindre la Haye pour une deuxième fois.
La crise devient totale. Le Pays se déchire. Des discours incendiaires sont tenus ci-et-la, il faut barrer la route à un probable retour d’un Joseph KABILA aux affaires sinon les bangalas vont périr. De l’autre côté, il ne faut pas laisser Jean-Pierre BEMBA bomber le torse sinon les baswahili disparaîtront. À la lecture de la situation, il se dégage deux réalités distinctes qu’il faut considérer:
- Aucune partie ne veut faire des concessions
La première réalité est que, Corneille Nangaa et Jean-Pierre BEMBA, deux éternels frustrés sont ceux qui manipulent les deux parties pour leur survie respectives car, pour l’un perdre la guerre signifie perdre ses carrés miniers spoliés par le camps Tshisekedi (C
Nangaa) et, pour l’autre, perdre la guerre c’est signer sa disparition totale de la scène politique congolaise et faire la prison(J.B Bemba) d’où, l’acharnement de Nangaa sur le Président Felix Tshisekedi et l’acharnement de Jean-Pierre BEMBA sur l’ancien Président Joseph Kabila.
- Les consultations nationales pour un gouvernement d’une nationale
Lancées il y a 4 jours, les consultations nationales à sens unique en vue d’un gouvernement d’union nationale est l’effet d’une frustration de membres de l’Union sacrée de la nation mal servies qui cherchent à tout prix à gagner de postes et de l’argent au sein des institutions du Pays. Celles-ci n’ont aucune incidence sur la crise sécuritaire actuelle en ce qu’elles n’impliquent pas directement les rebelles, et les opposants radicaux. Elles sont plutôt une manoeuvre désespérée des extrémistes pro-tshisekedi qui cherchent à tout prix à se maintenir à des postes de responsabilité et pas plus. Par contre, elles exacerbent une situation déjà grave car, à terme, elles seront considérées comme un mépris total pour les initiatives régionales et internationales d’autant qu’elles visent à verrouiller l’espace politique et enfermer les institutions dans la seule volonté des politiciens kinois.
- Pour résoudre le problème
Dans leurs manipulations, les uns comme les autres rendent leur camps extrêmement radicaux qu’un dialogue est impossible et ou un rapprochement. Les velléités d’une mise en place d’un gouvernement d’union nationale rejetée catégoriquement, même le dialogue national, chacun pose ses conditions.
D’où, l’initiative de faire rencontrer d’abord Joseph Kabila et Felix Tshisekedi serait un premier pas le plus décisif pour résorber la crise actuelle en RDC. Ensuite, la possibilité de réunir Felix Tshisekedi, Joseph Kabila et Corneille Nangaa serait la solution définitive au problème sans jeter en pâture Jean-Pierre Bemba ni Bertrand Bisimwa ou encore Martin Fayulu et Moïse Katumbi, question de le rassurer et de le sécuriser tout en ne leur permettant plus de rentrer en rébellion.
De ce fait, j’encourage la démarche du Président ougandais Yoweri Kaguta Museni qui vise à mettre autour d’une table le Président Felix Tshisekedi, le Président Joseph Kabila et Monsieur Corneille Nangaa pour résoudre leurs problèmes et les amener tous dans la même voie afin de stabiliser le climat politique d’abord à l’intérieur du Pays, puis se pencher ensuite sur la réponse qu’il importe de donner aux réclamations du M-23.
Sans cette procédure, aucune autre formule ne résoudra ce problème, quel que soit le niveau de son traitement.
Maître Didier Bitaki