Dans un contexte marqué par la recrudescence des violences dans l’Est de la RDC, Bunia, capitale de la province de l’Ituri, semble échapper à l’insécurité qui frappe les environs. Protégée par les Forces armées de la RDC (FARDC), la Police nationale congolaise (PNC) et la Mission des Nations unies (MONUSCO), la ville vit dans un calme relatif. Surveillance.cd a participé à une patrouille nocturne, menée dans la nuit du 27 au 28 février pour constater les efforts du gouvernement et ses partenaires .
Une nuit tranquille dans les rues de Bunia
Chaque soir, les trois communes de Bunia témoignent des patrouilles des forces de défenses et de sécurité. Les taxis circulent, les bars et lieux de loisirs restent ouverts tard dans la nuit. Des incidents qui sont signalés font l’objet d’interventions de la police de et des FARDC. Pour cette fin, la MONUSCO a déjà mis en place des numéros verts au profit de la population.
Chaque Lundi et Jeudi soir, une patrouille mixte FARDC, PNC et MONUSCO est organisée à travers les différents quartiers de la ville. Une mission rassurante pour la population.
Adubo Christian, un coiffeur du quartier Hoho, témoigne : «Nous sommes fiers lorsque nos forces armées patrouillent conjointement avec la police et la MONUSCO. Nous demandons que ces patrouilles s’étendent jusqu’à Djugu, Mungwalu ou même Irumu, où se trouvent les sources de revenus de nos clients.»
Cependant, certains habitants expriment des réserves quant à la présence de forces étrangères. Un habitant anonyme du quartier Hoho critique : «Nous avons plusieurs armées ici, mais aucune n’est vraiment contrôlée par le gouvernement. Chaque pays semble venir pour ses intérêts. Notre gouvernement doit former une armée capable de nous protéger sans recourir à la sous-traitance. Comment ces armées se retireront-elles quand il le faudra ?»
Le dialogue : la seule solution pacifique
L’Ituri est en proie à des violences intercommunautaires et principalement à des attaques de groupes armés comme les ADF. Ces deux derniers mois, les affrontements font de nombreuses victimes, notamment dans les territoires de Fataki et Djugu. L’arrivée de l’armée ougandaise en février, dans le cadre des opérations conjointes avec les FARDC, suscite des réactions mitigées.
Gerson Basa Zukpa, porte-parole de la CODECO, critique cette intervention : «Seuls les habitants d’Ituri peuvent discuter et trouver une solution. Une personne venue d’ailleurs ne fait qu’envenimer les conflits.»

Les autorités militaires et leurs partenaires travaillent sur des solutions à la fois militaires et pacifiques pour mettre fin aux violences. Muhindo Nzangi, ministre du Développement rural, déclare lors d’une visite à Bunia le 28 mars : «Le feu et le déluge sont déjà préparés contre les groupes armés réfractaires au processus de paix.»
Cette approche vise, selon cet émissaire du gouvernement central, à neutraliser une dizaine de groupes armés qui défendent leurs communautés contre les attaques adverses.
Bunia, bien que relativement épargnée, reste confrontée aux défis sécuritaires de la région. La collaboration entre les forces locales et internationales offre un répit, mais la population aspire à une paix durable et à une sécurité entièrement assumée par les institutions congolaises.
De Retour de Bunia, Benjamin Sivanzire