Il fut l’un des chantres les plus intransigeants de l’intangibilité de la Constitution congolaise. Aujourd’hui, Olivier Kamitatu, ex-président de l’Assemblée nationale et actuel porte-parole de Moïse Katumbi, se fait le héraut d’un projet de réforme fondamentale, appelant à une République fédérale articulée autour de six grandes régions. Ce retournement spectaculaire, de la part d’un homme qui vilipendait hier toute velléité de révision constitutionnelle, interroge sur ses motivations profondes. Dans un contexte de tensions sécuritaires croissantes à l’Est du pays, sa proposition alimente les soupçons de manœuvres politiques guidées par des intérêts extérieurs hostiles à l’unité nationale. L’ombre du M23, l’écho des discours séparatistes, et les convergences troublantes entre certains leaders civils et les revendications de groupes armés, font craindre une tentative de fragmentation du territoire. Une ligne rouge que les Congolais, profondément attachés à l’intégrité de leur pays, ne sont pas prêts à laisser franchir.
Longtemps présenté comme un farouche opposant à toute révision ou modification de la Constitution, Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi – et jadis proche de Joseph Kabila – opère un virage à 90 degrés qui surprend plus d’un observateur attentif de la scène politique congolaise.
Ancien président de l’Assemblée nationale, Kamitatu appelle désormais à un dialogue national inclusif en vue d’adopter une nouvelle Constitution. Cette dernière, selon lui, devrait jeter les bases d’une République fédérale du Congo. Un changement de cap inattendu, venant d’un homme qui s’était illustré par un attachement viscéral à l’actuelle loi fondamentale.
Cette volte-face interroge. Celui qui, hier encore, fustigeait toute tentative de révision constitutionnelle – allant jusqu’à qualifier le président Félix Tshisekedi de tous les maux pour avoir osé inviter les élites politiques et intellectuelles à une réflexion sur certaines dispositions caduques de la Constitution – défend aujourd’hui, avec la même ferveur, une réforme encore plus radicale.
Kamitatu présente un projet flou, que d’aucuns jugent périlleux pour l’unité nationale. En évoquant un fédéralisme structuré autour de six grandes régions (Orientale, Équateur, Kongo, Kasaï, Katanga et Kivu), il alimente des craintes quant à une balkanisation programmée de la République démocratique du Congo. Ce projet, qui semble avoir été concocté dans l’ombre de forces hostiles à l’intégrité du pays, apparaît comme une aubaine pour certains mouvements séparatistes.
La coïncidence de ses propos avec ceux de Bertrand Bisimwa, chef du mouvement armé M23/Alliance du Fleuve Congo (AFC), est troublante. Ce dernier a, lui aussi, plaidé en faveur d’un fédéralisme, prétexte à une autonomie régionale qui permettrait au M23/AFC de contrôler militairement et administrativement le Grand Kivu, sous couvert de protection des populations swahiliphones.
Dès lors, une question brûle les lèvres : pour qui roule Olivier Kamitatu ? Son alignement apparent avec les positions d’un groupe armé qualifié de terroriste par les autorités congolaises et plusieurs observateurs internationaux, jette le doute sur la sincérité de sa démarche. Certains y voient une manœuvre orchestrée, en sous-main, par des intérêts extérieurs hostiles à la RDC – au premier rang desquels le Rwanda de Paul Kagame.
En coulisses, Kamitatu, Katumbi et Kabila sont pointés du doigt comme les parrains politiques de cette stratégie de fragmentation du territoire national. Leur objectif présumé : satisfaire les ambitions régionales d’un leadership autoritaire et sans scrupules, quitte à compromettre l’unité du pays.
Mais ce projet ne passera pas. Le peuple congolais reste viscéralement attaché à l’intégrité des 2 345 409 km² de son territoire. Et il est prêt à le défendre, par tous les moyens.
L’histoire retiendra que ceux qui ont voulu diviser le Congo au profit de leurs intérêts éphémères ont échoué. La République démocratique du Congo, malgré ses fragilités, demeure unie dans sa volonté de résister.
JHK via Surveillance.cd