Dans un tournant politique majeur, le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a annoncé, samedi 19 avril 2025 la suspension des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila.
Cette décision s’appuie sur les articles 29, 30 et 31b de la loi n° 04/002 du 15 mars 2004 relative à l’organisation des partis politiques en République Démocratique du Congo. Elle fait suite à ce que le gouvernement qualifie de «comportement ambigu» de M. Kabila face à l’agression militaire du pays par les troupes rwandaises et leurs supplétifs du M23/AFC.

Le ministère dénonce notamment l’absence totale de condamnation publique de cette agression par l’ancien président, pourtant Sénateur à vie, et son retour très controversé par Goma, une ville alors sous contrôle des forces ennemies, lesquelles assureraient même sa sécurité. Une posture qui soulève de sérieuses interrogations sur ses intentions réelles et son rôle dans la conjoncture actuelle.
Quand le silence devient une trahison
Dans une nation meurtrie par l’occupation d’une partie de son territoire, le silence de celui qui fut à la tête du pays pendant 18 ans est une insulte à la mémoire des victimes et une gifle à la souveraineté nationale. Joseph Kabila, par ses silences pesants et ses déplacements calculés, semble marcher en équilibre sur la fine ligne qui sépare l’opposition légitime de la complicité tacite.
Comment peut-on prétendre servir la République tout en entretenant un flou complice face à l’ennemi ? La politique, en temps de guerre, n’est plus un jeu d’alliances obscures mais une épreuve de loyauté. Et à l’heure où les balles sifflent dans l’Est, le peuple a besoin de clarté, pas d’ambiguïté.
Suspendre les activités du PPRD n’est pas un acte politique : c’est un cri d’alerte institutionnel contre la normalisation de la duplicité. Car le mal qui détruit la RDC ne vient pas toujours de l’extérieur, mais parfois des cœurs refroidis à l’intérieur.
Barth NGINDU