Devant le siège social de Lignes Maritimes Congolaises SA (LMC SA) dans la commune de la Gombe, une Assemblée générale de prise de position s’est tenue à l’initiative de l’intersyndicale de l’entreprise. Le président de l’intersyndicale, Jacques Madinunga, s’est adressé aux agents et cadres venus nombreux pour exprimer leur mécontentement, voire leur ferme opposition face aux récentes dispositions prises par le Vice-Premier Ministre des Transports concernant la gestion des droits de trafic maritime.
Une mobilisation générale pour défendre les prérogatives de LMC SA
La causerie a permis de clarifier la position des travailleurs face à une décision qu’ils jugent irrégulière et préjudiciable aux intérêts de cette Société du Portefeuille de l’État Congolais qui en est l’Actionnaire unique. En effet, les droits des trafics maritimes, fonds de commerce de LMC SA en sa qualité d’Armement National, risquent selon eux d’être détournés au profit d’une structure privée au détriment de la mission et de la survie de LMC SA.
Prenant la parole, Jacques Madinunga a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de «déposséder l’entreprise de ses ressources naturelles et historiques». Il a souligné que cette situation pourrait fragiliser davantage une société déjà confrontée à de nombreux défis structurels.
LMC ne cédera pas ce qui lui revient de droit
Dans un discours ferme mais responsable, le président de l’intersyndicale a affirmé que LMC SA, à travers ses agents, cadres et représentants syndicaux, se réserve le droit de faire entendre sa voix par toutes les voies légales et institutionnelles.
«Il est hors de question que LMC SA soit privée de ses droits de trafic maritimes. Nous sommes les premiers concernés par la gestion de ces ressources. C’est une question de souveraineté économique», a-t-il déclaré sous les acclamations des travailleurs rassemblés.
Tout en affirmant leur opposition, les membres de l’intersyndicale ont lancé un appel au dialogue avec les autorités. Ils demandent une table ronde urgente pour revisiter les décisions du VPM des Transports, et pour redéfinir, dans un esprit de concertation, les modalités de gestion des droits de trafic maritime au bénéfice de LMC SA et de l’intérêt national.
Une décision injustifiée…
Pour information, le arrêté ministériel du VPM des Transports, N°VPM/MTVCD/CAB/007/2024 du 6 février 2025, pré-affecte les 100% des droits de trafic concédés à LMC par l’Etat Congolais en les répartissants à une structure privée, au fonctionnement du Cabinet du VPM des transports, au Secrétariat Général aux TVCD, à un un comité de suivi éléphantesque ainsi qu’aux cotisations de l’Etats dans les organismes internationaux.
Cet arrêté inique prévoit de transférer plus ou moins 27,5% des revenus de LMC SA de la manière suivante : 10% à une structure privée (que certains qualifient de société d’écran) dénommée PADS Corporation SARL, 5% à l’appui au fonctionnement du cabinet du VPM des transports, 2.5% à l’appui au fonctionnement du Secrétariat Général aux transports, et autres services connexes, 5% au Comité de suivi, 5% pour les cotisations qui, pourtant relèvent du trésor public.
Une détermination collective
Loin d’être une simple séance d’information, cette causerie morale s’est révélée être un véritable moment de cohésion syndicale et de mobilisation. Les agents, unis derrière leur intersyndicale, ont réaffirmé leur attachement à l’entreprise et à ses missions stratégiques dans la chaîne logistique de la RDC.
Alors que la question de la collecte et la gestion des droits de trafic maritimes prend une tournure de plus en plus sensible, l’intersyndicale de LMC SA entend jouer pleinement son rôle de gardien des intérêts des travailleurs. Cette assemblée marque un tournant dans la mobilisation des forces vives de la société, déterminées à faire respecter les droits légitimes de LMC SA dans un secteur aussi vital que stratégique.
Service Presse et Communication