Depuis le lancement de l’opération Ndobo il y a cinq mois, la République Démocratique du Congo (RDC) a mis en œuvre une campagne de lutte contre le banditisme, visant principalement les groupes criminels surnommés Kuluna. Ces derniers sévissent notamment dans la capitale Kinshasa, mais également dans les provinces du Kongo Central et du Haut-Katanga.
Dans un bilan présenté récemment, Jacquemin Shabani, Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, a annoncé que l’opération avait permis l’interpellation de 6 239 personnes soupçonnées de crimes. Parmi ces individus, 3 829 ont été condamnés après leur passage devant les juridictions compétentes, tandis que 2 410 autres dossiers sont encore en cours d’instruction.
Lancée officiellement le 7 décembre dernier, l’opération Ndobo est considérée comme une réponse stratégique de l’État pour restaurer la sécurité dans des zones où les exactions des Kuluna sont devenues monnaie courante. Selon le ministère de l’Intérieur, « cette initiative d’envergure nationale est en cours d’extension vers d’autres provinces » dans le but d’assurer une couverture sécuritaire complète.
L’opération se concentre principalement sur la capitale Kinshasa, mais a également touché le Kongo Central et le Haut-Katanga. Bien que des progrès aient été réalisés, la situation sécuritaire à Kinshasa reste préoccupante. Les habitants, surtout dans certains quartiers, continuent de vivre dans la peur des attaques de groupes armés, des braquages et des extorsions.
Malgré l’ampleur de l’opération, qui a déjà abouti à plusieurs arrestations et condamnations, l’insécurité demeure persistante, en particulier dans les zones périphériques de Kinshasa, où les activités criminelles sont fréquentes. « Le chemin reste encore long pour restaurer durablement la quiétude », a précisé le ministre de l’Intérieur. La RDC semble encore loin d’une paix totale dans ses grandes agglomérations.
L’un des objectifs majeurs de cette opération est de renforcer la confiance de la population envers les autorités, notamment en réaffirmant l’engagement de l’État à protéger ses citoyens contre les actes de violence. Cependant, la question de l’efficacité à long terme de telles initiatives demeure ouverte, surtout dans un pays où les structures de sécurité sont souvent fragiles.
L’opération Ndobo s’inscrit dans un cadre plus large de réformes sécuritaires et de lutte contre l’insécurité qui touche une grande partie du pays. Si les résultats semblent prometteurs sur le plan de l’interpellation et de la condamnation, l’efficacité de ces actions sera véritablement mesurée sur la durée, avec un suivi rigoureux de la mise en œuvre des peines et de la réinsertion des condamnés.
En dépit de ces efforts, les autorités congolaises devront encore relever de nombreux défis pour garantir une sécurité durable et prévenir la réapparition de ces groupes criminels, tout en veillant à la protection des droits humains et à l’équilibre entre répression et réhabilitation.
CKK