Face à un contexte socio-économique tendu, la Première ministre congolaise Judith Suminwa recentre les priorités de son gouvernement. Lors du 43ᵉ Conseil des ministres, elle a plaidé pour un nouvel élan en faveur de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, qu’elle considère comme des leviers clés pour sortir l’économie congolaise de son isolement.
« Nous devons faire de ces secteurs un pilier de notre relance économique », a-t-elle déclaré, insistant sur le potentiel structurant de ces domaines pour les communautés rurales et le développement durable. Une vision qui s’inscrit dans une dynamique de diversification de l’économie nationale.
Judith Suminwa a également mis en lumière les défis budgétaires actuels du pays, largement influencés par les priorités sécuritaires, humanitaires et diplomatiques. Ces impératifs grèvent fortement les finances publiques, au détriment des investissements de long terme.
« Le contexte impose des arbitrages difficiles », a-t-elle reconnu, tout en affirmant que « l’action gouvernementale ne saurait ignorer les besoins fondamentaux de la population, notamment en matière de sécurité alimentaire et de développement local ».
Dans cette optique, la cheffe du gouvernement a confié à la Commission Économie, Finances et Reconstruction (ECOFIRE) la mission d’identifier des actions urgentes à mettre en œuvre. Un plan d’intervention spécifique devrait voir le jour dans les prochaines semaines.
Judith Suminwa a également lancé un appel à la rigueur et à la transparence dans la gestion des finances publiques. Elle a exigé des états financiers « intègres, sincères et transparents » de la part des entités publiques, y compris les entreprises du portefeuille, les établissements publics et les sociétés à participation de l’État.
Cette exigence, selon elle, constitue un préalable à la mise en œuvre efficace des politiques économiques et à la mobilisation de la confiance des partenaires techniques et financiers.
Dans les milieux économiques, cette orientation a été accueillie avec prudence mais intérêt. Plusieurs analystes saluent l’attention portée aux secteurs primaires, longtemps négligés, tout en appelant à des mesures concrètes de soutien aux producteurs.
Des organisations paysannes espèrent désormais un accompagnement plus structuré, incluant des subventions, l’accès aux intrants et aux marchés, ainsi qu’une amélioration des infrastructures rurales.
À travers cette stratégie, Judith Suminwa semble vouloir imprimer sa marque : celle d’un gouvernement soucieux de redonner du souffle à l’économie congolaise en misant sur ses forces naturelles. Reste à voir comment cette ambition se traduira sur le terrain.
CKK