C’est une journée à marquer d’une pierre blanche pour l’enseignement supérieur en République démocratique du Congo. Après près de trois décennies d’attente, le ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) se dote enfin d’un nouveau cadre organique ce mardi 13 mai. Cette réforme, jugée majeure, marque un tournant décisif dans la modernisation de l’administration de ce sous-secteur clé.
Conduite par la ministre Marie-Thérèse Sombo, sous l’administration du Secrétaire Général Pacifique Ilosyo, cette refonte administrative vise à aligner le système de l’ESU sur des standards modernes d’efficacité, d’inclusion et d’équité. « Ce nouveau cadre n’est pas une simple réorganisation technique. C’est un socle pour un ESU performant et au service de tous les Congolais », a affirmé la ministre SOMBO, soulignant la volonté de mettre l’enseignement supérieur au diapason des aspirations nationales.
Parmi les innovations majeures : la mise en place de divisions provinciales et de représentations dans les 145 territoires du pays, l’intégration de l’enseignement ouvert et à distance (EAD), ainsi que le renforcement de la gouvernance académique. Une vision qui s’inscrit dans la ligne directe du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Grand Chancelier des universités, dont l’objectif est de rendre l’éducation supérieure « accessible, inclusive et compétitive ».
Le Vice-premier ministre et ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a salué une « réforme de fond » qui replace l’ESU sur la voie de l’excellence. « C’est un moment historique. Cette réforme témoigne d’une volonté politique forte de valoriser le mérite et la compétence au sein de l’administration publique », a-t-il déclaré à l’issue de la signature de l’arrêté ministériel.
L’événement, sobre mais solennel, a été marqué par la signature conjointe de l’arrêté portant cadre et structures organiques du Secrétariat Général de l’ESU. Une étape qui officialise la nouvelle organisation interne du ministère, ouvrant la voie à une implémentation progressive à travers tout le pays.
La ministre Marie-Thérèse SOMBO a annoncé qu’une présentation officielle de la réforme sera bientôt faite à l’ensemble de la communauté universitaire. « Les acteurs du monde académique seront pleinement impliqués dans ce processus. Il s’agit de bâtir ensemble une administration au service de la science et du progrès », a-t-elle promis.
Cette réforme administrative, la première de cette ampleur depuis 1998, intervient dans un contexte de refondation des institutions éducatives congolaises. Pour beaucoup, elle représente une avancée structurelle qui, si bien mise en œuvre, pourrait redonner à l’enseignement supérieur congolais ses lettres de noblesse sur la scène africaine et internationale.
CKK