Ils sont 42 militaires des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à avoir achevé, ce vendredi 16 mai, une formation intensive de deux semaines sur l’utilisation des mortiers de 60 mm, 81 mm et 82 mm.
Dispensée à Bunia, en Ituri, par les casques bleus indonésien, marocains, népalais et bangladais de la MONUSCO, cette session de renforcement des capacités visait à améliorer la préparation opérationnelle des FARDC dans un contexte sécuritaire encore très instable.
Initialement prévue pour 72 participants de la 32ᵉ région militaire, la formation a effectivement accueilli 42 militaires, les autres étant retenus par des engagements opérationnels. La session s’est déroulée du 28 avril au 16 mai, avec l’appui logistique du Secteur Nord de la Force de la MONUSCO et la supervision médicale assurée par l’hôpital de niveau 2 du contingent marocain.

Une formation tactique et éthique
Répartie en modules, la formation a combiné des séances théoriques, des démonstrations pratiques, ainsi que des interventions d’autres sections de la MONUSCO, notamment les Affaires civiles, les Droits de l’homme et la Protection de l’enfance – sur les obligations liées au droit international humanitaire.
Lors de la cérémonie de clôture de la formation, le général Ulisses de Mesquita Gomes, commandant de la Force de la MONUSCO, a salué l’implication de tous les partenaires dans ce processus :
« J’aimerais exprimer ma profonde gratitude à toutes les personnes impliquées dans ces formations : les contingents indonésien, bangladais, népalais, l’hôpital de niveau 2 marocain pour leur travail acharné, et le gouverneur de l’Ituri pour la confiance renouvelée à la MONUSCO. Je remercie aussi les FARDC pour leur participation enthousiaste et attentive. J’espère que cette formation contribue à soutenir notre mission commune de maintien de la paix et de la sécurité. »

Une coopération militaire de longue date
Depuis plusieurs années, les FARDC suivent à Bunia plusieurs modules de formations dispensés par la MONUSCO: tactiques de combat, neutralisation d’engins explosifs, ou encore protection des civils. En 2021, environ 650 militaires ont été formés au camp de Rwampara aux tactiques de combat en milieu forestier.
En 2024, environ 400 militaires FARDC ont été outillés aux techniques de combat dans des zones difficiles d’accès, en préparation de leur déploiement sur le terrain, notamment dans le territoire de Djugu. Ces formations font partie d’une coopération continue entre les deux forces, dans une province où plusieurs groupes armés menacent encore la population, notamment CODECO ou encore Zaïre.
Le gouverneur militaire et commandant des FARDC en Ituri, le général Johnny Luboya N’kashama, également présent à la clôture de la formation, a tenu à souligner l’importance de cette collaboration :
« Ce travail accompli montre la coopération entre les troupes de la MONUSCO et les FARDC. La RDC est en train de passer par des moments très difficile spécialement dans sa partie Est. Ici en Ituri, nous avons toujours évolué ensemble. Vous avez transmis le professionnalisme à nos soldats. Grâce à vous, nous avons résisté et nous n’avons pas cédé le terrain à l’ennemi. Depuis mon arrivée il y a 4 ans, nous avons combattu ensemble, et vous avez vu comment nos forces se comportent aujourd’hui sur le terrain. Nous vous en remercions sincèrement. »
S’adressant directement aux officiers formés, il a rappelé la portée de leur engagement :
« Ce que vous avez appris, c’est pour l’honneur de notre armée, pour la protection de nos communautés, et surtout pour combattre nos ennemis. Appliquez soigneusement ces compétences dans vos unités respectives. »

Soutenir la stabilité en Ituri
Cette initiative s’inscrit dans les efforts conjoints de la MONUSCO et des autorités congolaises pour stabiliser l’Ituri, province toujours en proie aux attaques de groupes armés. En plus des formations, la MONUSCO collabore avec les FARDC à travers des patrouilles conjointes, des dialogues communautaires et des actions civilo-militaires, dans le but de restaurer durablement la paix et la confiance au sein des communautés.