À l’approche des examens d’État, une pratique bien connue refait surface dans plusieurs quartiers de Kinshasa : le « maquis des finalistes ». Il s’agit de regroupements volontaires d’élèves en dernière année, qui se retirent temporairement du foyer familial pour se consacrer pleinement aux révisions. Si cette démarche est perçue par certains comme un moyen efficace de se concentrer, elle suscite également des inquiétudes croissantes.
Dans un contexte urbain marqué par de nombreuses nuisances sonores, ces retraites éducatives sont parfois vues comme une alternative à l’environnement domestique peu propice au travail. Elles peuvent offrir un cadre plus calme et une dynamique de groupe motivante. Toutefois, leur efficacité repose en grande partie sur la rigueur de leur organisation et sur la qualité de l’encadrement.
L’absence de surveillance adéquate peut transformer ces espaces d’étude en lieux de distraction, voire en foyers de comportements déviants. Des témoignages font état d’un manque de discipline, de laxisme, voire de pratiques peu compatibles avec les objectifs académiques. La mixité des profils et des éducations dans un même lieu complique souvent la mise en place d’un cadre cohérent et propice à l’étude.
Certains élèves disent avoir du mal à se concentrer loin de leur environnement familial, soulignant une atmosphère parfois trop relâchée dans ces maquis. D’autres s’inquiètent des influences sociales négatives et de la possibilité de dérapages, dans un contexte où les repères éducatifs peuvent diverger fortement d’un jeune à l’autre.
Ainsi, le « maquis des finalistes » demeure une solution ambivalente : entre outil de réussite académique et risque de dérive. Pour en faire un véritable levier de performance, de nombreuses voix appellent à un encadrement structuré, idéalement piloté par les établissements scolaires, avec une implication active des parents. Le défi est clair : transformer ces regroupements spontanés en véritables espaces de travail, tout en les protégeant des pressions sociales qui pèsent sur une jeunesse déjà vulnérable.
M.B