La République démocratique du Congo, en étroite collaboration avec ses partenaires d’Afrique centrale, prépare une stratégie commune pour endiguer l’avancée préoccupante des éleveurs transhumants Mbororo, dont les mouvements incontrôlés déstabilisent les zones frontalières. L’annonce a été faite lors de la réunion ministérielle du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), tenue à Libreville, au Gabon.
Présidée par le Vice-Premier ministre congolais en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani, cette session s’est tenue en amont de la XXVIᵉ Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEEAC. Elle a permis aux ministres de la sous-région de jeter les bases d’une réponse coordonnée aux défis sécuritaires transfrontaliers.
« Une attention particulière a été portée à la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo », ont indiqué les autorités, en soulignant l’impact humanitaire et diplomatique croissant de l’instabilité dans cette région.
Le forum stratégique en préparation, coordonné par le Shabani, ambitionne de « définir une approche régionale concertée pour restaurer durablement la paix dans ces espaces transfrontaliers fragilisés ». Une initiative saluée comme un tournant potentiel dans la lutte contre les menaces transfrontalières.
Les Mbororo, connus pour leur transhumance incontrôlée, sont désormais perçus comme un facteur d’insécurité majeur. « Face à l’évolution préoccupante du mouvement des éleveurs transhumants Mbororo », les autorités d’Afrique centrale envisagent un mécanisme de surveillance et de régulation des flux de populations nomades.
La réunion ministérielle a permis d’examiner plusieurs éléments essentiels. Parmi eux : « la présentation du rapport des travaux », « l’examen des recommandations issues du segment des Chefs d’État-major général, Directeurs de la Police, de la Gendarmerie et Hauts Responsables des Ministères en charge de la sécurité des États membres du COPAX », ainsi que « l’adoption du rapport final des travaux ».
Au-delà des considérations sécuritaires, les discussions ont également mis en lumière la nécessité de renforcer la coopération entre les États membres afin d’anticiper les tensions liées à la mobilité humaine dans des zones où l’État est parfois faiblement présent.
Le sommet s’est conclu dans une atmosphère conviviale, reflet de la volonté politique de maintenir la cohésion régionale. « Les travaux se sont clôturés dans un climat de convivialité, marqué notamment par une visite guidée de la galerie historique de la CEEAC », ont rapporté les organisateurs.
Cette initiative illustre la nouvelle dynamique de la diplomatie régionale, axée sur la prévention des conflits et la stabilisation des territoires fragiles. Elle montre aussi l’implication croissante de la RDC dans les affaires sécuritaires régionales.
Alors que les regards sont tournés vers la prochaine Conférence des Chefs d’État de la CEEAC, ce forum stratégique pourrait bien marquer le début d’un plan d’action collectif et concret pour la paix et la stabilité en Afrique centrale.
CKK