l’Assemblée nationale a consacré sa séance aux questions d’actualité ce mercredi 21 mai,concernant la voirie urbaine de Kinshasa, un sujet devenu prioritaire après les récentes pluies diluviennes qui ont provoqué d’importantes inondations dans la capitale. La députée Dollie Tshilombo Kabwenda a interpellé Victor Tumba, Directeur Général de l’Office des Voiries et Drainages (OVD), pour faire le point sur l’état des routes et des infrastructures de drainage.
Face à l’hémicycle, Victor Tumba n’a pas caché la gravité de la situation : « 85 % des voiries revêtues de Kinshasa sont dans un état de délabrement très avancé ». Une réalité alarmante qui s’explique, selon lui, par un manque de financement adéquat et des difficultés liées à « l’exécution régulière de la loi de finances » ainsi qu’à une mauvaise discipline budgétaire.
Les échanges ont rapidement révélé les nombreuses lacunes dans la gestion et l’entretien des voiries, avec des députés pointant du doigt une « intervention tardive de l’OVD dans la réhabilitation des routes » et des « détournements présumés des financements publics ». La question de la durabilité des travaux effectués a aussi été soulevée : « La durée de vie des routes réhabilitées est trop courte », a regretté un élu.
Par ailleurs, la dimension technique et environnementale n’a pas été oubliée. Les parlementaires ont insisté sur la nécessité d’un « plan directeur pour la réhabilitation des routes » ainsi que sur la mise en place d’une « politique anti-érosive efficace » et d’un système performant de drainage des eaux pluviales. Ces aspects sont cruciaux pour prévenir les inondations récurrentes qui paralysent la ville.
Face à la pression des élus, le Directeur Général de l’OVD a sollicité un délai supplémentaire pour préparer des réponses plus détaillées. L’Assemblée nationale a donc accordé un délai de 48 heures, témoignant ainsi de la volonté des députés de traiter cette problématique avec sérieux.
Parallèlement à cette question centrale, la séance a également été marquée par d’autres dossiers sensibles. La condamnation de l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo par la Cour constitutionnelle a été évoquée à la demande du député Marcel Zuma. Une demande de sursis à exécution de la décision a été déposée, le speaker proposant de patienter jusqu’à la notification officielle de la Cour.
Autre dossier brûlant, la lecture en plénière du réquisitoire du Procureur Général près la Cour de cassation visant à obtenir l’autorisation d’instruire une procédure contre le Ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba, dans une affaire liée à la construction d’une prison à Kisangani. Cette annonce a provoqué un vif intérêt parmi les élus.
Pour traiter cette demande, les présidents des groupes parlementaires ont été invités à proposer des noms pour constituer une commission d’examen, une étape préalable à la décision en plénière. Une procédure qui témoigne de la rigueur institutionnelle dans la gestion des affaires judiciaires impliquant des membres du gouvernement.
Enfin, cette plénière a été ouverte au public, notamment à un groupe de 40 élèves du collège Boyokani de Mont-Ngafula, venus découvrir le fonctionnement du Parlement. Cette initiative illustre l’importance accordée à la sensibilisation des jeunes aux enjeux nationaux.
CKK