La tension politique en République démocratique du Congo monte d’un cran après la condamnation de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo par la Cour constitutionnelle mardi 20 mai 2025,. Olivier Kamitatu, haut cadre d’Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, a vivement réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant un jugement « cousu de fil blanc » et visant à «abattre un rival politique».
Dans une déclaration virulente publiée sur X (anciennement Twitter) le mercredi 21 mai 2025, Kamitatu accuse la Cour constitutionnelle d’avoir trahi sa mission. « Au fil de ses décisions iniques, la Cour constitutionnelle s’est transformée en véritable laquais de la dictature », écrit-il, estimant que cette dernière ne sert plus la justice mais « un clan » au pouvoir. Il évoque une institution instrumentalisée, loin des principes d’impartialité et d’équité.
L’affaire Matata Ponyo, relancée après une première décision d’incompétence rendue en 2021, est au cœur de la polémique. Pour l’opposition, ce revirement judiciaire porte atteinte au principe du non bis in idem, qui interdit de juger deux fois une personne pour les mêmes faits, ainsi qu’aux immunités parlementaires de l’accusé, aujourd’hui sénateur. « Immunités parlementaires bafouées, revirement cousu de fil blanc », déplore Kamitatu.
Cette condamnation, perçue par de nombreux observateurs comme un règlement de comptes politique, intervient dans un climat de crispation croissante à l’approche des prochaines échéances électorales. Plusieurs figures de l’opposition voient dans cette décision une tentative d’élimination d’un adversaire politique redouté, Augustin Matata Ponyo étant souvent cité comme une figure montante en dehors du pouvoir.
Pour Kamitatu, cette affaire dépasse le sort individuel de l’ancien Premier ministre : elle engage l’avenir de l’État de droit en RDC. « Ce verdict scélérat, forgé pour abattre un rival, empeste la justice prostituée au service d’un clan », écrit-il dans des termes sans équivoque. Il appelle les forces de l’opposition à faire bloc derrière Matata Ponyo, qu’il présente comme victime d’une machination.
« Se ranger derrière Mapon_Matata n’est pas une option, c’est un impératif pour toute opposition digne ! », conclut-il. Un appel à la mobilisation politique qui pourrait bien relancer le débat sur l’indépendance de la justice en RDC et nourrir une contestation plus large du régime en place.
CKK