À l’approche des examens de fin d’année, près de 54 000 élèves du territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, sont contraints d’abandonner les bancs de l’école à cause des récents affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les miliciens du groupe armé Zaïre. La situation sécuritaire préoccupante dans cette région compromet gravement l’accès à l’éducation.
Depuis le lundi 19 mai 2025, les écoles de la zone coutumière de Jina, située à une trentaine de kilomètres de Bunia, ont fermé leurs portes. Le coordonnateur de la société civile locale, Gédéon Dino, dénonce l’ampleur de la crise.
« Les enfants ne vont plus à l’école depuis plusieurs jours. Ils vivent dans la peur, et cela risque de compromettre leur avenir », a-t-il déclaré.
Les responsables d’établissements tirent la sonnette d’alarme à quelques jours du début des épreuves certificatives. À l’Institut de Jina, le préfet Floribert Djombu se dit profondément inquiet .
« Nous devrions déjà entamer la période des examens, mais les enfants n’osent plus venir. Même pour demain, nous n’espérons pas leur présence », a laissé entendre Floribert Djombu.
Selon lui, les élèves avaient pourtant réussi à rattraper le retard causé par une récente grève des enseignants grâce à des cours de rattrapage organisés en urgence. Mais cette nouvelle perturbation risque d’anéantir tous ces efforts. «Ces affrontements viennent tout remettre en question», a déploré le chef d’établissement.
Du côté de la société civile, un appel est lancé aux autorités provinciales et nationales pour une intervention rapide. Gédéon Dino insiste : « Il est impératif de restaurer la sécurité, mais aussi de redonner espoir aux enfants et à leurs familles. Beaucoup craignent une reprise des combats. »
Outre les mesures sécuritaires, les acteurs locaux appellent également à une mobilisation communautaire pour sensibiliser les parents et encourager le retour des élèves en classe. « Les enfants ont besoin de soutien psychologique et d’un environnement rassurant. Il faut réunir toutes les parties concernées pour y parvenir », plaide le militant.
CKK