Cette initiative s’est tenue au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, à l’initiative de la plateforme Law & Technologies, dans un format inédit et symbolique, en fin de journée.
Le thème central de cette édition inaugurale « L’externalisation dans les industries créatives : moteur d’innovation ou défi interne ? » – a permis d’ouvrir le débat sur les intersections entre droit, technologie et culture. Me Prospère Ntetika, président de Law & Technologies, a expliqué que le choix d’un événement en soirée répondait à une volonté de souligner le lien fort entre créativité et numérique : « Nous voulions une approche qui dépasse la seule technique pour intégrer les dimensions culturelles et stratégiques du numérique. »
La soirée a été marquée par la participation du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, qui a souligné la nécessité pour les Congolais de s’approprier les outils technologiques : « Nous ne sommes pas condamnés à subir la technologie qu’on nous impose. Nous devons au contraire l’appréhender, la comprendre et l’utiliser à bon escient. » Ce plaidoyer s’inscrit dans une série d’initiatives gouvernementales récentes autour de l’intelligence artificielle.
Le ministre a rappelé que la réflexion sur les technologies numériques ne date pas d’hier. Il a notamment mentionné sa participation à la 32e Journée mondiale de la liberté de la presse, où les enjeux de l’intelligence artificielle ont été largement abordés : « Ce mois-ci, nous avons pris part à de nombreux échanges sur l’IA, dont ceux de Larsicom, et ce rendez-vous avec Law & Technologies est une suite logique de cette mobilisation. »
Dans la même logique, Muyaya a annoncé la tenue prochaine d’un forum national sur l’intelligence artificielle. L’objectif, selon lui, est de « produire une directive claire pour encadrer les usages de l’IA en RDC », tout en impliquant la société civile, les experts et les institutions : « Ce symposium permettra de réfléchir collectivement à la voie à suivre face à une innovation qui, sans cadre, peut devenir source de dérives. »
Le discours du ministre a trouvé écho auprès du Délégué de la Délégation Wallonie-Bruxelles, David Thonon, qui a salué cette initiative comme le possible point de départ d’un écosystème congolais du numérique. Pour lui, le numérique ne se limite pas aux outils : « Il est aussi un langage, une culture, un levier. Il transforme notre manière de produire, de soigner, d’apprendre et de gouverner. »
Thonon a également cité l’exemple du KIK Festival en Wallonie, devenu en une décennie un carrefour mondial de l’innovation culturelle. Une illustration de ce que pourrait devenir « La Nuit du droit numérique » si elle s’inscrit dans la durée et attire un public large et diversifié : artistes, juristes, ingénieurs, communicants et décideurs.
La soirée a vu intervenir plusieurs autres figures de la sphère médiatique et culturelle congolaise, dont Didier Mumengi, ancien ministre de la Communication et Médias, Betty Mukanya, conceptrice-rédactrice, Souleymane Kahuka, directeur général de Magem Congo, et Marius Muhunga, journaliste et DG de Kinshasa TV. Chacun a apporté une perspective unique sur les défis et les opportunités liés à l’externalisation dans le secteur créatif.
B.A