En mission officielle à Kinshasa, une délégation de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a été reçue ce mardi 27 mai 2025 par le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, pour un échange centré sur l’escalade de la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette visite s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre Kinshasa et Kigali.
Au cours de cette séance de travail, le Vice-Premier Ministre congolais a dressé un état des lieux alarmant. Il a accusé l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC d’être à l’origine de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », pointant notamment « la destruction de camps de déplacés, des actes d’épuration ethnique, et l’instauration d’une administration parallèle » dans les territoires occupés.
Face à cette situation, la délégation de l’APF, composée de représentants issus de 95 parlements francophones à travers le monde, a exprimé son soutien aux efforts de paix de la RDC. Elle a salué « l’engagement du gouvernement congolais pour le rétablissement de la paix » et s’est dite « éclairée et suffisamment documentée » sur les crimes attribués à l’armée rwandaise et à ses alliés.
L’APF a réaffirmé son rôle d’acteur diplomatique engagé en faveur de la paix dans l’espace francophone, particulièrement en Afrique centrale, où la persistance des conflits mine la stabilité régionale. Cette rencontre a été l’occasion pour l’organisation de renforcer son implication dans les initiatives diplomatiques visant à apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda.
En amont de cet échange avec le gouvernement congolais, la délégation de l’APF avait rencontré, le 26 mai dernier, les représentants de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC). Ces derniers ont présenté leur proposition de sortie de crise intitulée « Pacte social pour la paix et le vivre-ensemble », un projet basé sur le dialogue et l’inclusion de toutes les parties prenantes.
Alors que les violences continuent de faire rage dans l’Est du pays, Kinshasa semble vouloir mobiliser tous les canaux diplomatiques possibles pour porter sa voix sur la scène internationale. Cette rencontre avec l’APF marque une nouvelle étape dans la stratégie congolaise d’alerter les partenaires francophones sur ce que Jacquemain Shabani a qualifié de « crimes impunis commis sur le sol congolais ».
CKK