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Kabila, le retour de trop : quand l’Artisan du chaos prétend ramener la paix

C’est une manipulation politique déguisée en consultations à Goma où l’ancien président Joseph Kabila poursuit une série de rencontres initiées la veille avec les chefs religieux, coutumiers et opérateurs économiques. Cette fois, c’est avec la coordination de l’AFC/M23 qu’il tient une séance de travail dans sa résidence privée de Kinyogote. Le tout, soi-disant, pour « ramener la paix durable » dans les provinces meurtries du Nord et du Sud-Kivu.

Mais qui croit encore à ce simulacre de médiation ? Comment celui dont le règne a laissé l’Est de la RDC en proie à des groupes armés, à une économie de guerre et à un État fantôme, pourrait-il aujourd’hui prétendre incarner la solution ?

En réalité, cette opération ressemble davantage à une tentative de réhabilitation personnelle qu’à un élan sincère vers la paix. Kabila s’offre un coup de projecteur, réactive ses réseaux, et remet sur le devant de la scène des figures controversées comme l’AFC/M23, dont la légitimité populaire est plus que discutable. À force de dialoguer avec les bourreaux, on oublie les victimes.

Les chefs coutumiers et les membres de la FEC, invités à ces « consultations », ne sont que des figurants d’un théâtre politique bien rodé, où les vrais enjeux, sécurité, justice et relance institutionnelle sont soigneusement écartés, révèle un observateur averti.

Ce retour en scène de Joseph Kabila n’est pas un espoir pour la paix : c’est une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés sous les balles de la guerre, et un mépris pour les millions de déplacés qui attendent des actes, pas des images. Car enfin, à quoi bon discuter avec les acteurs déjà pointés du doigt pour leur rôle dans l’instabilité actuelle ? À quel moment le peuple congolais a-t-il mandaté Kabila pour redevenir médiateur, lui dont les dix-huit ans de règne ont contribué à la fragilisation de l’Est du pays ?

Sous couvert de « ramener la paix » et de « renforcer la cohésion nationale », l’ancien président semble en réalité vouloir reconfigurer son influence politique, au mépris de la douleur des populations locales. Les chefs coutumiers, souvent instrumentalisés, et les représentants de la FEC, confrontés à un climat économique délétère, n’ont pas été vus proposer des solutions concrètes, mais bien être utilisés comme décors d’un ballet politique au goût amer.

Quant à la présence de la coordination de l’AFC/M23 à la résidence de Kinyogote, elle pose une question troublante : quelles légitimités accorde-t-on à ceux qui, hier encore, semaient la terreur dans les collines du Kivu ? Comment peut-on espérer la paix en banalisant les alliances ambigües ?

Les Congolais n’ont pas besoin de consultations à huis clos, mais d’actes clairs : désarmement des groupes armés, justice pour les victimes, relance effective des institutions locales. Tout le reste n’est que diversion. La paix ne se construit pas autour des mêmes visages qui ont échoué hier. Il est temps de tourner la page.

Le peuple congolais mérite mieux que les retours opportunistes d’anciens dirigeants. La paix ne se bâtit pas sur les ruines du cynisme politique.

La Rédaction

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