Dans les rues de Bunia, en Ituri, une tendance préoccupante gagne du terrain : l’addiction des jeunes aux paris sportifs, un constat fait par la rédaction de surveillance.cd ce dimanche 1er mai. Portés par l’espoir d’un gain rapide, ils misent leurs maigres économies dans des jeux de hasard, poussés par la précarité et l’absence d’alternatives économiques durables.
La prolifération des maisons de jeux dans la ville, telles que Ngenge Sport, Parico, Chance ou King, facilite l’accès à ces paris, ciblant une jeunesse désœuvrée. « Je mets mes 500 francs dans un match, et si j’ai de la chance, je peux gagner 5 000, voire 10 000 francs », confie un jeune parieur rencontré au centre-ville.
Mais cette quête de fortune vire souvent à l’obsession. Chirac, 24 ans, en témoigne : « Au début, je gagnais un peu, mais après j’ai perdu. Et j’ai continué pour essayer de récupérer… Aujourd’hui, j’ai tout perdu. »
Pour les spécialistes, cette spirale est alarmante. « Le pari sportif offre une illusion de contrôle. C’est un refuge psychologique pour des jeunes sans repères économiques », a dit Franck Tuombeyane, un psychologue local. Il met en garde contre les « conséquences psychologiques, sociales et financières majeures ».
Même diagnostic chez les économistes : « Ce phénomène illustre un malaise plus profond : l’absence d’opportunités réelles. Le pari devient un substitut aux politiques d’emploi », estime Eugène Kalemba.
Dieumerci Matu Chub