Le ministre congolais de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a reçu, ce jeudi 5 juin 2025, la mission d’information de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), dans le cadre des efforts régionaux de médiation pour ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Conduite par Muriel Berset Kohen, représentante personnelle de la Présidente de la Confédération suisse au CPF, la délégation a été introduite par Bestine Kazadi Ditabala, ministre déléguée chargée de la Coopération internationale et de la Francophonie. Cette mission marque une étape significative dans l’implication croissante de l’OIF dans la résolution du conflit armé qui ravage l’Est de la RDC depuis plusieurs décennies.
« Je suis venue lui présenter la délégation que les chefs d’État et de gouvernement des 93 pays de la Francophonie ont souhaité envoyer au Congo (RDC) pour s’informer directement auprès des autorités, ainsi que des associations de la société civile, de la situation dans le pays, la situation dans l’Est du Congo… », a déclaré Muriel Berset Kohen.

Dans cet échange, la mission a insisté sur l’importance d’un soutien renforcé de la Francophonie à la RDC, qui représente aujourd’hui le plus grand pays francophone du monde en nombre de locuteurs. L’objectif est d’approfondir la coopération avec l’OIF pour soutenir les démarches pacifiques en cours. « …et aussi pour parler du renforcement de la coopération entre la Francophonie… et voir ce que peut faire la Francophonie pour renforcer cette coopération, ces échanges, pour soutenir la voie que les autorités du pays ont choisie vers la paix », a-t-elle poursuivi.
La situation humanitaire dans l’Est du pays a été au cœur des discussions. Muriel Berset Kohen a rappelé les réalités douloureuses vécues par les populations locales. « La population est tellement et durement éprouvée… que la population dans l’Est du pays puisse retrouver la paix, que leurs enfants puissent aller à l’école, que les femmes puissent sortir chercher du bois sans être agressées… », a-t-elle souligné.
Au-delà de la crise sécuritaire, la mission de l’OIF s’est également intéressée aux perspectives de développement et de coopération. Un axe salué par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement Suminwa, qui a évoqué des « échanges extrêmement fructueux et substantiels » sur divers domaines de collaboration entre la RDC et l’espace francophone.

Présente à Kinshasa depuis le 2 juin, la délégation de l’OIF clôture sa mission ce vendredi 6 juin. Elle repartira ensuite à Paris pour transmettre ses observations aux autres États membres de l’organisation, en vue d’une mobilisation accrue autour de la résolution du conflit congolais.
Le ministre Muyaya a exprimé sa satisfaction face à cette visite et a réitéré l’attente de la RDC d’une position ferme de l’OIF, notamment envers le Rwanda, accusé d’agression. Il a martelé que « le temps des sanctions est révolu », appelant à des actions plus contraignantes pour restaurer la paix et l’intégrité du territoire.
Ce dialogue intervient dans le cadre du processus conjoint CEA–SADC, réunissant les initiatives de Nairobi et Luanda, sous la médiation du président togolais Faure Gnassingbé et la facilitation d’anciens chefs d’État africains, dans une dynamique panafricaine appuyée par l’Union africaine.
B.A