Dans un climat politique marqué par les tensions sécuritaires dans l’Est du pays, le président de la République Félix Tshisekedi a accordé une audience, ce jeudi 5 juin au Palais de la Nation, à l’opposant Martin Fayulu, leader de l’Engagement Citoyen pour le Développement (ECIDé). Une rencontre qualifiée de « conviviale » par Tina Salama, porte-parole du chef de l’État.
Cette initiative de dialogue a été sollicitée par Martin Fayulu lui-même. Dans une déclaration vidéo diffusée le 2 juin sur les réseaux sociaux, l’opposant avait lancé un appel pressant à la concertation politique, évoquant la nécessité d’un « sursaut d’honneur » pour faire face à ce qu’il qualifie de crise nationale sans précédent. « La RDC traverse une crise existentielle », avait-il alerté.
Martin Fayulu a particulièrement insisté sur la gravité de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Il a dénoncé l’occupation de territoires congolais par le groupe rebelle Alliance Fleuve Congo/M23, qu’il accuse d’être soutenu par le Rwanda. Selon lui, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris les villes stratégiques de Goma et Bukavu, sont aujourd’hui sous contrôle rebelle.
Dans cette perspective, Fayulu a appelé à la responsabilité collective et individuelle des dirigeants politiques. Il a cité nommément trois figures qu’il estime cruciales dans la résolution de la crise actuelle : Corneille Nangaa, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Il leur demande de transcender les clivages pour préserver l’intégrité territoriale du pays.
Pour Tina Salama, cette rencontre s’inscrit dans une volonté présidentielle d’ouverture et d’écoute face aux appels au dialogue. Elle a souligné que les échanges entre les deux hommes ont visé à « renforcer la cohésion nationale », un enjeu vital alors que le pays traverse une période d’incertitude sécuritaire.
Au-delà des échanges politiques de haut niveau, Martin Fayulu a également lancé un message fort à l’endroit de la population congolaise. Il invite chaque citoyen à s’impliquer activement pour préserver l’unité nationale, qu’il considère menacée par les conflits armés et les divisions internes.
La Rédaction