La situation socio-économique dans la localité de Luilu, située à environ dix kilomètres de Kolwezi, dans le territoire de Mutshatsha, province du Lualaba, s’aggrave. Le mercredi 4 juin, les habitants sont descendus dans la rue pour exprimer leur indignation face à la détérioration avancée de la route nationale numéro 39 (RN39), axe vital pour la localité.
Les manifestants ont dressé des barricades et brûlé des pneus, selon des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux par un média local. Leur message est clair : ils exigent sans délai la réhabilitation de la RN39, jugée essentielle pour la mobilité et le développement économique de la région.
« Nous sommes entourés de plusieurs entreprises minières, notamment KCC, mais aujourd’hui nous sommes dans des oubliettes. Tout a haussé de prix, en commençant par les transports en commun et les produits de première nécessité. Donc rien ne marche dans cette cité », a déclaré une manifestante.
L’indignation de la population se nourrit d’un sentiment d’abandon, malgré la richesse minière de leur environnement immédiat. Plusieurs grandes entreprises y opèrent et versent des redevances minières importantes. Pourtant, les infrastructures de base sont quasi inexistantes.
« Nous posons la question au gouvernement provincial : quand le président de la République va venir au Lualaba, y a-t-il un ouvrage qu’il va inaugurer à Luilu ? », poursuit la même manifestante, debout devant des pneus en feu.
Le cri du cœur est d’autant plus fort que les revendications sont ciblées : les habitants ne réclament ni emploi ni compensation, mais simplement une route praticable. « Nous ne demandons pas du travail, mais la réhabilitation de la route », martèle-t-elle.
À travers leurs revendications, les manifestants pointent du doigt une gestion opaque des fonds issus des redevances minières. « KCC, Kamoa, MetaKol et Luilu Ressource versent la redevance minière. Mais aujourd’hui, nous sommes dans les oubliettes. »
La comparaison avec d’autres localités fait mal. «À Joli site, il n’y a pas d’entreprises, mais toutes les routes sont asphaltées et le courant électrique est stable. Pourtant, à Luilu, nous n’avons pas d’eau ni de courant, voire de routes», s’insurge une autre voix dans la foule.
Les manifestants interpellent directement le ministre provincial des Infrastructures, l’accusant de promesses non tenues. En février dernier, ce dernier avait annoncé le lancement imminent des travaux sur la RN39, une promesse restée sans suite.
CKK