back to top

Tabaski à Kinshasa : entre foi, partage et tradition

À l’occasion de l’Aïd el-Kebir, communément appelée Tabaski, les rues de Munazamati ont pris des allures de fête solennelle ce matin. Hommes, femmes et enfants, habillés de tenues flambant neuves, se sont retrouvés dès les premières heures à la grande mosquée de Munazamati pour accomplir la prière collective marquant le début de cette fête sacrée.

« Tabaski, c’est d’abord un moment de soumission à Dieu, mais aussi un moment de partage avec ceux qui n’ont rien », confie Cheikh Ibrahim Kalonda, imam de la mosquée centrale.

Des musulmanes en pleine prière.

Un rituel de foi et de générosité

L’Aïd el-Kebir commémore un épisode fondamental des religions abrahamiques : la soumission du prophète Ibrahim (Abraham), prêt à sacrifier son fils Ismaël (ou Isaac selon les traditions) sur l’ordre de Dieu, avant qu’un mouton ne le remplace in extremis.

« Ce sacrifice rappelle que l’homme doit être prêt à tout donner pour obéir à Dieu », explique Fatima Mbayo, fidèle rencontrée à la sortie de la prière.
« Mais cela va au-delà : c’est aussi le moment de donner aux pauvres, de penser à ceux qui vivent dans la précarité. »

Après la prière, les familles musulmanes procèdent traditionnellement au sacrifice du mouton, partageant ensuite la viande entre proches, voisins et nécessiteux.

Rassemblement des musulmans à l’occasion de la Tabaski.

Dans de nombreux foyers, cette journée devient une opportunité de rassemblement familial, mais aussi d’entraide communautaire. En témoignent les jeunes mobilisés pour distribuer de la viande aux familles modestes du quartier.

« Nous avons collecté des dons pour permettre à dix familles sans moyens de vivre pleinement la fête », raconte Abdoulaye Nsona, bénévole d’une association locale.

La Tabaski, célébrée par des millions de musulmans à travers le monde, est bien plus qu’un simple rite religieux : elle est un symbole universel de foi, d’abnégation et de fraternité, une valeur partagée également par le christianisme et le judaïsme, qui reconnaissent l’histoire d’Abraham.

La Rédaction

Sur le même sujet

CEEAC : le retrait du Rwanda, une victoire diplomatique pour Tshisekedi et Ndayishimiye ?

Le retrait annoncé du Rwanda de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) marque un tournant dans les rapports de force régionaux. Officiellement,...

Mbujimayi : l’eau, ce trésor introuvable en plein cœur du diamant

Des robinets à sec, des kilomètres à parcourir, et une population à bout : Mbujimayi vit une crise d’eau potable d’une gravité sans précédent....

La vérité éclate : la CEEAC confirme la main du Rwanda en RDC, Muyaya salue une victoire diplomatique

La Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) a officiellement reconnu, lors de son 26e sommet ordinaire tenu samedi 7 Juin à Malabo au...

CEEAC : un désaveu pour Kigali, un appui diplomatique à la RDC

À l’issue de leur 26e session ordinaire tenue à Malabo le samedi 7 Juin 2025, en Guinée équatoriale, les dirigeants de la Communauté Économique...

Jardin botanique de Kinshasa : sanctuaire vert devenu temple d’églises

Ce qui fut jadis un sanctuaire de biodiversité, un espace d’éducation environnementale et un patrimoine vivant au cœur de la capitale congolaise, est aujourd’hui...

Lubumbashi : les rivières Kafubu et Naviundu menacées par une catastrophe écologique

Au cœur de la deuxième plus grande ville de la République démocratique du Congo Lubumbashi, située dans le Haut-Katanga, les rivières Kafubu et Naviundu,...

Articles récents