Au cœur de la deuxième plus grande ville de la République démocratique du Congo Lubumbashi, située dans le Haut-Katanga, les rivières Kafubu et Naviundu, autrefois sources de vie et de fraîcheur, se meurent dans l’indifférence générale. Victimes de l’urbanisation galopante, de la pollution et du manque de volonté politique, elles sont devenues de véritables dépotoirs à ciel ouvert, menaçant l’environnement et la santé des populations.
La rivière Kafubu, qui serpente à travers plusieurs quartiers populaires de Lubumbashi, est aujourd’hui méconnaissable. Déchets ménagers, plastiques, débris de construction, carcasses d’animaux… tout y est jeté, faute de services de ramassage efficaces.
« Il y a longtemps, on pouvait puiser de l’eau dans cette rivière pour la lessive ou pour arroser les potagers. Aujourd’hui, c’est devenu un cloaque », déplore Mme Kalenga, habitante du quartier Katuba.

La situation est tout aussi alarmante du côté de la rivière Naviundu. Les eaux stagnantes y dégagent une forte odeur nauséabonde, surtout en saison sèche, signe d’un écosystème complètement déréglé.
Mais au-delà de la nuisance visuelle et olfactive, c’est un danger sanitaire qui plane. Ces eaux polluées deviennent des foyers de reproduction pour les moustiques, vecteurs du paludisme, et peuvent causer des maladies hydriques graves telles que le choléra ou la typhoïde. Les conséquences ne s’arrêtent pas là : les inondations deviennent plus fréquentes pendant la saison des pluies, les rivières non entretenues débordant facilement et causant des dégâts matériels considérables, voire des pertes en vies humaines.
Pour Jean-Marc Mwenda, environnementaliste, la solution existe, encore faut-il la volonté : « Ce n’est pas un problème insurmontable. Il faut juste une volonté politique réelle et une implication citoyenne », affirme-t-il à Surveillance.cd.
Paméla Mbinga