La province du Lualaba a été le samedi 7 juin le théâtre du lancement officiel de la campagne de vulgarisation des nouveaux textes encadrant la gouvernance sécuritaire locale. À Kolwezi, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a donné le coup d’envoi d’une réforme ambitieuse qui entend rapprocher la sécurité des citoyens.
Ce projet s’appuie sur les arrêtés ministériels 044 et 046, signés en novembre 2024, qui concrétisent le décret n°022 de décembre 2022. Ces textes introduisent une nouvelle approche participative en matière de sécurité, en remplaçant les anciens conseils centralisés par des comités ouverts aux représentants des communautés locales.
À travers cette réforme, le gouvernement congolais veut tourner la page d’une gouvernance sécuritaire jugée trop verticale. « La sécurité doit désormais se construire avec les citoyens, et non plus sans eux », a martelé Jacquemin Shabani lors de son discours.
L’événement a rassemblé un large éventail d’acteurs institutionnels et coutumiers, dont la Gouverneure Fifi Masuka, les présidents d’assemblées locales, les administrateurs de territoire, mais aussi des chefs traditionnels. Une mobilisation qui traduit l’adhésion locale à cette nouvelle dynamique.
Les comités de sécurité nouvelle génération ont pour vocation de devenir des espaces de concertation et d’anticipation. Leur mission : détecter précocement les menaces, favoriser une coordination interinstitutionnelle et proposer des réponses adaptées aux réalités de chaque territoire.
En amont de cette cérémonie, un atelier de trois jours a été organisé à Kolwezi, réunissant les échelons territoriaux pour une formation de fond. Les participants y ont acquis des outils pour organiser les réunions de sécurité, cartographier les risques et mobiliser les ressources locales.
Cette démarche vise à professionnaliser les acteurs de la sécurité de proximité, en instaurant une culture de la compétence et de la redevabilité. Une remise de brevets a symboliquement marqué la fin de cette session de renforcement des capacités.
Le gouvernement ambitionne d’étendre cette réforme à l’ensemble du territoire national. Après Kinshasa, le Kongo-Central, le Haut-Katanga et le Kwango, c’est désormais au tour de la Tshopo de s’y préparer. Le processus de vulgarisation suit une trajectoire progressive mais résolue.
Ce vaste chantier sécuritaire s’inscrit dans le deuxième pilier du Programme d’Actions du gouvernement, centré sur la protection des personnes et des biens. Il reflète également la vision du président Félix Tshisekedi en matière de gouvernance décentralisée et inclusive.
La Rédaction