Alors que le Rwanda a récemment annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) le samedi 7 Juin, Kinshasa monte au créneau pour dénoncer une attitude qu’elle juge récurrente et problématique. Dans un communiqué parvenu à Surveillance.cd,ce dimanche 8 Juin, le ministère congolais des Affaires étrangères évoque une « tendance inquiétante à se retirer d’un traité ou bloquer un processus dès qu’une exigence de redevabilité est évoquée ».
Pour les autorités congolaises, cette stratégie met en péril les fondements mêmes des accords régionaux et nuit à leur efficacité. « Cette posture, tolérée trop longtemps, a conduit à des accords sans redevabilité, donc sans durabilité », déplore le gouvernement. Le départ du Rwanda intervient dans un contexte de tensions prolongées entre Kinshasa et Kigali, notamment autour de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC.
La RDC rappelle que ces différends ne sont pas nouveaux. Elle s’appuie sur la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui exige le retrait des troupes rwandaises du sol congolais. « Ces actes violent l’article 34 du traité révisé de la CEEAC, qui interdit tout recours à la force entre États membres », insiste le communiqué, pointant une violation flagrante des engagements régionaux.
Kinshasa réaffirme néanmoins son attachement aux efforts de paix en cours. Elle affirme demeurer pleinement engagée dans les processus pilotés par l’Union africaine, le Qatar et les États-Unis. Mais pour elle, la participation à ces négociations ne doit en aucun cas servir d’excuse à l’oubli. « Participer à un processus de paix ne saurait signifier effacement du passé ni immunité pour des crimes graves », avertit le ministère.
Dans ce contexte, le gouvernement congolais appelle à une action plus ferme de la part des institutions régionales et internationales. Il invite celles-ci à « réaffirmer, par des actes concrets, leur attachement à la légalité, à la responsabilité et à l’intégrité territoriale des États ».
La décision du Rwanda, qui fait suite au sommet de la CEEAC à Malabo, a également conduit à une réponse politique de la part de l’organisation régionale. Celle-ci a décidé de différer la présidence tournante du Rwanda, prolongeant à la place le mandat de la Guinée équatoriale.
CKK