Une nouvelle polémique embrase la sphère politique congolaise, opposant cette fois l’Église catholique à un membre de premier plan du gouvernement. En ligne de mire : Jean-Pierre Bemba, vice-premier ministre et ministre des Transports, dont les propos tenus le 9 juin sur la radio Top Congo FM ont suscité une vive indignation dans les rangs ecclésiastiques.
Au cours de cette interview, M. Bemba a accusé l’Église catholique et l’ancien président Joseph Kabila d’être à l’origine d’un complot contre les institutions du pays. Plus grave encore, il a déclaré que ces mêmes acteurs chercheraient à « attenter à [sa] vie », des propos jugés particulièrement graves dans le climat politique actuel.
Face à ces accusations, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) n’a pas tardé à réagir. Par la voix de son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole, elle a exprimé son indignation. Dans une déclaration vidéo diffusée le 12 juin sur les réseaux sociaux, l’abbé Nshole a fustigé les propos du ministre, les qualifiant d’« inacceptables ».
« Il est inacceptable qu’un homme public s’autorise à défier la raison », a-t-il affirmé, dénonçant une tentative manifeste de discréditer l’Église auprès de l’opinion publique. Pour la CENCO, ces accusations constituent une diversion visant à détourner l’attention des vrais problèmes du pays.
Selon l’abbé Nshole, l’Église ne saurait se taire face à de telles allégations. Il rappelle que la mission de l’Église est de servir la vérité et d’accompagner le peuple dans sa quête de justice, et non de conspirer contre qui que ce soit. « Nous ne sommes ni dans les calculs politiques, ni dans les règlements de comptes », a-t-il ajouté.
CKK