Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue ce vendredi à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, le président Félix Tshisekedi a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique que vivent les exploitants artisanaux des mines. Un constat amer dressé après son immersion sur le terrain dans cette région riche en ressources mais minée par de profondes inégalités.
Selon le compte-rendu du Conseil, le chef de l’État a relevé que « de nombreux concitoyens impliqués dans l’exploitation minière artisanale rencontrent de sérieuses difficultés dans l’exercice de leurs activités ». Une déclaration relayée par le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, qui a précisé que ces difficultés découlent notamment du manque de zones d’exploitation viables allouées à ces creuseurs.
« Ces compatriotes, dans leurs efforts visant à subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles, se retrouvent souvent privés de zones d’exploitation artisanale viables », a souligné Muyaya.

Face à l’absence de périmètres dédiés, les exploitants artisanaux se voient contraints de s’introduire dans des concessions réservées aux grandes entreprises minières industrielles. Une cohabitation explosive, génératrice de tensions, de conflits d’intérêts et souvent d’abus.Cette réalité, bien connue mais rarement abordée à un aussi haut niveau, remet sur la table la problématique de l’inclusion des populations locales dans la chaîne de valeur minière.
La République démocratique du Congo, premier producteur mondial de cobalt et riche en cuivre, lithium et autres minerais stratégiques, voit encore une partie de sa population travailler dans des conditions rudimentaires, sans sécurité ni reconnaissance formelle.
L’intervention du président Tshisekedi à Kolwezi pourrait marquer un tournant dans la gestion de cette problématique. Une révision des zones d’exploitation artisanale, un renforcement du cadre légal, voire une intégration progressive des artisans dans des coopératives structurées figurent parmi les pistes évoquées par certains observateurs du secteur.
Alors que le Lualaba s’impose comme le cœur battant de la production minière congolaise, la voix des creuseurs artisanaux ne peut plus rester marginalisée. Reste à savoir si cette alerte présidentielle débouchera sur des actions concrètes.
Ben AKILI