L’État congolais franchit une nouvelle étape dans la gestion des prix des biens de première nécessité grâce à l’application TALO. Lors du Conseil des ministres tenu le vendredi 13 juin à Kolwezi, le vice-premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a présenté les résultats encourageants de l’observation de prix de biens de grande consommation au premier trimestre 2025 via l’application TALO. Cette plateforme numérique, conçue pour un suivi plus réactif et précis des tendances tarifaires, devient un instrument clé dans la politique économique nationale.
Les données recueillies par TALO confirment une relative stabilité des prix à Kinshasa, malgré quelques hausses significatives sur deux produits stratégiques. Une performance saluée dans un contexte de fortes pressions extérieures sur l’économie nationale. La stabilité des prix constitue une avancée majeure pour la préservation du pouvoir d’achat des ménages congolais.
Parmi les produits sous tension, les haricots ont vu leur prix moyen bondir de 38 %, une hausse expliquée par l’instabilité dans les zones d’approvisionnement, notamment en France. Cette dépendance accrue à l’importation expose les filières alimentaires à des aléas extérieurs, soulignant la nécessité de renforcer les capacités locales de production.
À Goma, c’est le poisson salé qui a vu son prix moyen grimper de 13,7 %. Une hausse saisonnière selon le ministre : « Ce qui est une tendance constatée chaque année », minimisant ainsi le risque d’alarme sur cette fluctuation. Les marchés locaux auraient suffisamment anticipé cette variation, atténuant son impact.
Parallèlement, plusieurs denrées ont affiché une légère baisse, notamment « les chinchards, le sucre blanc importé et les cuisses de poulet congelées », a noté Daniel Mukoko Samba. Une tendance attribuée à une meilleure régulation des stocks et à la stabilité des importations sur ces segments.
Le gouvernement a également étendu sa veille au-delà de Kinshasa. « Un suivi ciblé a été réalisé dans les provinces du Grand Katanga et du Grand Kasaï, où la farine de maïs constitue un produit stratégique de première importance », a détaillé le ministre. Ce suivi révèle des baisses de prix allant de 1 à 15 % entre février et mai 2025, tant pour les farines locales qu’importées.
Enfin, le ministre de l’Économie a annoncé l’évolution de TALO. L’application TALO évoluera au second semestre 2025 pour intégrer un module de suivi des statistiques sur les approvisionnements. Il a également salué la future collaboration avec la Cellule d’analyse des indices de développement (C.A.I.D.) pour renforcer la couverture nationale du dispositif. Une ambition soutenue par les conseils qui ont pris acte de sa note d’information, selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
CKK