Le climat social se détériore à la RTNC (Radio-Télévision Nationale Congolaise) depuis la mise sous mandat d’arrêt provisoire de la syndicaliste Angel Bamboyo, ce lundi 16 juin. Convoquée au Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, la déléguée syndicale est désormais détenue à la suite d’une plainte déposée par la Directrice générale de la RTNC, Sylvie Elenge.
Selon plusieurs témoins et syndicalistes présents lors de l’audition, Angel Bamboyo n’aurait fait que remplir son devoir de représentante du personnel. Elle aurait posé des questions jugées « dérangeantes » par la hiérarchie, notamment sur l’utilisation des fonds offerts par la Première Dame pour la réhabilitation de la Polyclinique de la RTNC.
« On criminalise l’action syndicale », déplore un représentant du personnel, dénonçant une volonté manifeste d’intimider et de réduire au silence toute voix critique au sein de l’entreprise publique.
Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, plusieurs syndicats affiliés à la RTNC ont apporté leur soutien à Angel Bamboyo. Ils dénoncent une manœuvre orchestrée par le département des ressources humaines, pointant du doigt Kanyiki wa Kanyiki, accusé de vouloir « sanctionner injustement une déléguée victime de son engagement en faveur des agents ».
Ce climat tendu intervient alors que la RTNC est déjà confrontée à de nombreuses critiques sur sa gouvernance interne et la précarité des conditions de travail.
L’arrestation d’Angel Bamboyo pourrait bien devenir un catalyseur d’un mouvement de contestation plus large au sein de la maison RTNC, où beaucoup disent ne plus se sentir en sécurité dans l’exercice de leurs fonctions.
La rédaction suit l’évolution de ce dossier.