Dans une République Démocratique du Congo gangrenée par les conflits, la pauvreté et les urgences humanitaires, la signature d’un contrat de près de 5 millions de dollars avec l’AS Monaco choque et indigne. Le mouvement citoyen FILIMBI tire la sonnette d’alarme et appelle à un sursaut de bon sens.
À l’heure où des Congolais fuient les balles, meurent de faim ou dorment sous des tentes déchirées, le gouvernement congolais envisage de signer un contrat faramineux avec un club de football européen. Montant de l’opération : 5 millions de dollars. Objectif annoncé : un « partenariat sportif » avec l’AS Monaco. Réalité perçue : un luxe déplacé dans un pays en crise.Le mouvement citoyen FILIMBI, indigné par cette initiative, fustige une dépense jugée «indécente, injustifiable et inopportune», dans un communiqué sans concession.
Pour ce collectif de la société civile, cette démarche reflète la déconnexion criante entre les priorités des gouvernants et les urgences du peuple.
« C’est un affront direct aux souffrances profondes du peuple congolais », dénonce FILIMBI, rappelant le contexte national : déplacements massifs de population, enfants mourant de malnutrition, catastrophes naturelles, insécurité permanente, et une jeunesse abandonnée.
Un projet sans vision nationaleSelon les termes du communiqué, ce projet avec l’AS Monaco n’apporte aucune réponse structurelle aux défis du sport en RDC. Il ne prévoit ni l’amélioration des infrastructures locales, ni la formation des encadreurs, ni le renforcement des clubs existants.Le contraste est d’autant plus choquant que le pays compte déjà des réussites comme le TP Mazembe, qui brille sur la scène continentale sans appui étatique. Ce modèle local, qui aurait pu servir de point d’ancrage pour une réforme nationale, reste ignoré par les autorités.
Un luxe inutile en pleine crise
Pour FILIMBI, ce partenariat est perçu comme une opération de communication politique sans impact réel, une fuite en avant alors que les jeunes Congolais attendent des politiques sérieuses d’éducation, de formation et de création d’emplois.
« Ce projet n’a aucune urgence nationale », martèle le mouvement, avant d’exiger la suspension immédiate du contrat, la publication intégrale de ses termes, et surtout, l’organisation d’un débat public national sur la politique sportive, à diffuser sur la RTNC.
Un appel à la responsabilité et à la dignitéFILIMBI ne rejette pas le rôle du sport dans le développement social. Au contraire, il insiste sur sa capacité à fédérer, à éduquer et à offrir des opportunités. Mais il refuse qu’il soit utilisé comme rideau de fumée pour masquer la mauvaise gouvernance et la dilapidation des ressources publiques.Le Congo n’a pas besoin de symboles tape-à-l’œil. Il a besoin de justice, de réformes et d’espoir réel pour sa jeunesse.