La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est une nouvelle fois secouée par une série d’attaques armées qui mettent à nu la fragilité du climat sécuritaire. Ce vendredi 20 juin 2025, en pleine journée, des hommes armés en tenue civile, circulant à moto, ont braqué des changeurs de monnaie près de la station Mutinga, dans la commune de Karisimbi.
Selon des témoins, les assaillants ont ouvert le feu après qu’un changeur a tenté de résister. Grièvement blessée, la victime a été rapidement conduite dans une structure sanitaire pour des soins d’urgence. Les malfrats ont emporté une somme d’argent et plusieurs téléphones avant de prendre la fuite, semant la panique parmi les passants. Aucune intervention des forces de l’ordre n’a été signalée sur place.
Cet acte vient s’ajouter à une série d’attaques similaires ces derniers jours. Le mercredi 18 juin, plusieurs braquages ont été perpétrés à Katoyi et Katindo. Un dépôt de boissons et un point de transfert d’argent ont été ciblés par des hommes armés. Bien qu’aucune perte en vie humaine n’ait été enregistrée, les tirs nourris ont profondément choqué les habitants.
Le même jour, une autre attaque a eu lieu à Katindo, commune de Goma. Des bandits y ont dérobé de l’argent et des objets de valeur avant de disparaître dans la nature.
La veille, mardi 17 juin, un jeune vendeur de crédits a été abattu à bout portant sur le tronçon Goma-Sake, au quartier Himbi, près de la mosquée de Katindo. Ses agresseurs, également à moto, ont emporté son sac d’argent et celui de son compagnon. Un meurtre similaire avait été signalé au même endroit le 4 juin.
Face à cette recrudescence de violences, les habitants dénoncent l’inaction des autorités. Cambriolages, assassinats ciblés et justice populaire deviennent monnaie courante, malgré les efforts partiels de sécurisation.
Goma, pourtant considérée comme ville touristique, peine à garantir la sécurité de ses citoyens, même en plein jour.
Kanoba Obadias