C’est un cri d’alarme que lance l’intersyndicale de la Banque Equity BCDC à l’attention du Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale. À travers une correspondance formelle, les représentants des travailleurs dénoncent une série de mesures prises par l’employeur, susceptibles de déboucher sur un licenciement massif de plus de 460 agents, sous couvert d’une enquête interne pour fraude.
Tout part d’une lettre datée du 5 juin 2025, adressée aux délégués syndicaux, convoquant une réunion d’information le lendemain. Lors de celle-ci, la Direction aurait annoncé les résultats d’une enquête menée depuis le Kenya par le Groupe Equity, accusant des centaines d’agents d’actes frauduleux, sans fournir les éléments de preuve demandés par le Banc Syndical.
Face à cette annonce brutale, l’intersyndicale dénonce une démarche unilatérale, qui survient en plein processus de conciliation avec l’Inspection Générale du Travail sur des points cruciaux tels que l’application du nouveau barème salarial et la classification des emplois.
« Il s’agit d’une véritable manœuvre de diversion pour retarder, voire saboter, la mise en œuvre d’accords sociaux déjà négociés », martèle un membre du Banc Syndical.
Pire encore, alors que les discussions de conciliation n’ont pas encore abouti, l’employeur aurait commencé à envoyer des dizaines de demandes d’explications aux agents, dès le 10 juin, instaurant un climat de peur généralisé au sein de l’institution bancaire.
Dans sa lettre au ministre, l’intersyndicale estime que cette attitude patronale entre en contradiction flagrante avec la vision du Président de la République, qui prône un travail décent et la protection des travailleurs. Elle appelle donc à une intervention urgente du gouvernement pour :
- Suspendre immédiatement toute procédure disciplinaire collective ;
- Initier un dialogue tripartite (Employeur – Syndicat – Administration du Travail) ;
- Garantir l’application sans condition du protocole d’accord signé le 26 novembre 2024.
« Les travailleurs ne doivent pas être sacrifiés pour masquer des échecs managériaux »
« Nous refusons que les travailleurs soient les boucs émissaires d’une gouvernance défaillante. Il est temps que l’État joue pleinement son rôle d’arbitre social », conclut la lettre.
Alors que le personnel a contribué loyalement à la croissance de la banque depuis la fusion de 2020, le syndicat met en garde contre une stratégie de « recrutement d’une nouvelle main-d’œuvre sous prétexte de performance », au détriment des agents historiques.