Ce qui devait marquer un tournant décisif vers la cohésion nationale s’est transformé, selon plusieurs observateurs, en un véritable « jeu des dupes ». La rencontre tant attendue entre le président Félix Tshisekedi et les leaders religieux de la CENCO et de l’ECC, porteurs d’une initiative de dialogue national, s’est soldée par un refus poli mais ferme du chef de l’État.
En dépit des apparences cordiales et des discours mesurés, les signaux envoyés par la présidence n’ont laissé aucune place à l’ambiguïté : le projet d’un dialogue inclusif est renvoyé aux calendes grecques.
Le Docteur Tharcisse Loseke, ancien conseiller du feu Étienne Tshisekedi et acteur politique bien connu, ne mâche pas ses mots. Il parle d’un « dialogue mort-né », qualifiant cette rencontre d’enterrement diplomatique d’un espoir national.
« La réalité est que Félix Tshisekedi a réservé un refus poli à leur initiative. Adieu le Dialogue national ! Ce fiasco enterre pour longtemps la cohésion nationale tant attendue par les Congolais », a-t-il déclaré.
Les chefs religieux, quant à eux, se sont dits « déçus mais pas découragés ». Cependant, leur crédibilité en sort fragilisée, tant la manœuvre présidentielle semble avoir été anticipée, calculée… et réussie.
Pour plusieurs analystes, cette posture du pouvoir témoigne d’un désintérêt évident pour toute tentative de consensus national à quelques mois d’échéances sensibles, dans un climat socio-politique tendu.
Le message est clair : le Président Tshisekedi entend garder la main sur le jeu politique, quitte à ignorer les appels à l’apaisement. Un choix risqué qui pourrait coûter cher, si la grogne sociale et les tensions politiques continuent de s’amplifier.