À 30 kilomètres de la ville de Kolwezi, dans le territoire de Mutshatsha, le village de Lwankonko vit l’une des plus grandes crises de son histoire récente. Créé officiellement en août 2000, ce village de plus de 1 000 âmes est aujourd’hui au bord de l’effacement, menacé par la spoliation de ses terres agricoles.
Privés de leurs champs, les habitants sont désormais livrés à eux-mêmes, impuissants face à une situation qu’ils qualifient d’« injuste et orchestrée ». En cause : des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui seraient impliqués dans une vaste opération de lotissement illégal de terres cultivables. Le nom d’un officier supérieur, Kasimu Salimu, revient avec insistance dans les témoignages recueillis sur place.
« C’est inacceptable de chercher à faire disparaître un village qui a déjà totalisé 25 ans ! », s’indigne le chefduvillage, ÉdouardMulomba, les yeux chargés de colère.
Autrefois vivace, l’activité agricole est désormais à l’agonie. Les champs qui nourrissaient des centaines de familles ont été réquisitionnés, morcelés, puis revendus comme parcelles résidentielles.
« Nous ne savons plus comment nourrir nos familles. On nous a tout pris. Même nos champs », témoigne un agriculteur, la voix brisée par le désespoir.
La famine s’installe lentement mais sûrement, et les perspectives de survie deviennent chaque jour plus incertaines. Le chef du village Mulomba, lui aussi désemparé, en appelle à l’intervention des plus hautes autorités du pays.
Face à cette situation, les habitants de Lwankonko réclament justice, protection et reconnaissance. Leur cri d’alarme est lancé non seulement à l’État, mais aussi à toutes les forces vives de la nation qui œuvrent pour la défense des droits des communautés rurales.
« Lwankonko ne doit pas disparaître dans le silence. Ce village est notre histoire, notre héritage, notre vie », conclut un ancien du village.
Lwankonko n’est pas qu’un village. C’est un symbole.Le symbole d’un peuple oublié, d’une terre arrachée, d’un avenir confisqué. Si rien n’est fait, ce ne seront pas seulement des maisons qui disparaîtront, mais des vies, des mémoires, une identité.Et quand les cartes géographiques seront mises à jour, on n’effacera pas qu’un nom : on enterrera une injustice devenue trop gênante pour être dite.