C’est un tournant diplomatique majeur pour la région des Grands Lacs. Après des mois de tensions et de combats dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), un accord de paix a été officiellement signé ce jeudi à Washington entre Kinshasa et Kigali, sous la médiation américaine.
Fruit de longues négociations à huis clos, ce document pose les bases d’un apaisement durable entre les deux voisins, souvent à couteaux tirés sur les questions de sécurité, de souveraineté et d’ingérences présumées.
Voici les principales lignes de cet accord :
- Respect de l’intégrité territoriale et interdiction des hostilités : chaque partie s’engage à ne plus soutenir ni abriter des forces hostiles à l’autre.
- Désengagement militaire progressif dans les zones de conflit, notamment dans le Nord-Kivu.
- Désarmement et intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, sur la base du volontariat et de critères sécuritaires définis.
- Création d’un mécanisme conjoint de sécurité, intégrant le Concept d’Opérations (CONOPS) adopté le 31 octobre 2024, pour surveiller la mise en œuvre des mesures sécuritaires.
- Retour assisté des réfugiés et des personnes déplacées internes, en partenariat avec le HCR.
- Accès humanitaire garanti dans toutes les zones affectées par le conflit, avec la promesse de corridors sécurisés.
- Lancement d’un cadre d’intégration économique régionale, pour renforcer les échanges et les interdépendances pacifiques.
Une paix sous condition
Bien que salué par la communauté internationale, cet accord suscite des attentes prudentes du côté des populations de l’Est congolais, encore meurtries par des années de violences. La réussite de ce processus reposera sur la volonté politique des deux parties, mais aussi sur la capacité à désarmer et réintégrer durablement les groupes armés qui pullulent dans la région.
Des observateurs indépendants ainsi qu’un groupe de pays garants seront associés au suivi de la mise en œuvre de l’accord.