À l’heure où la République démocratique du Congo célèbre 65 ans d’indépendance, le constat est amer. « Un pays d’une richesse inouïe, mais plongé dans l’abîme de la prédation, de la corruption et de la soumission géopolitique ».
En ce jour symbolique, le Front pour la Souveraineté du Peuple (FSP), parti cher à John Omombo, refuse de s’associer à une célébration vidée de sens.
« Le Congo n’est pas indépendant, il est sous perfusion, sous tutelle, spolié », dénonce le mouvement politique dans un communiqué publié ce 30 juin.
Pour le FSP, les 65 ans d’indépendance auraient dû marquer l’âge de la maturité, du leadership continental, de la dignité retrouvée. Mais c’est l’image d’un pays « infantilisé, sans cap ni colonne vertébrale » qui s’impose. Et pourtant, rappelle le communiqué, le Congo recèle des ressources qui pourraient faire de lui un moteur de développement planétaire : or, coltan, cobalt, lithium, uranium, pétrole, eaux, forêts, terres agricoles et une jeunesse dynamique. Rien n’y fait. La RDC reste embourbée dans un marécage institutionnel et moral.
La République des privilégiés
Le FSP pointe du doigt une gouvernance « cynique, prédatrice et démissionnaire ». À la place d’un État tourné vers le bien commun, s’est installée une oligarchie nourrie au clientélisme, à la corruption, au népotisme et à la confiscation des institutions.
« Le seul progrès visible, c’est l’enrichissement d’une poignée d’individus pendant que la majorité croupit dans la misère, l’insécurité et l’abandon », martèle le communiqué.
Un modèle de gestion qui consacre l’impunité et alimente un cycle de violences politiques, sociales et économiques, dans une nation pourtant capable de briller au firmament mondial.
Accords inacceptables, trahison inexcusable
Le parti FSP dénonce aussi la récente vague d’accords bilatéraux par lesquels des pans entiers du patrimoine national sont hypothéqués, bradés ou cédés à des puissances étrangères, en échange d’une prétendue stabilité ou d’une alliance de convenance pour maintenir un pouvoir illégitime.
« Ce marchandage est une insulte à la mémoire des martyrs de l’indépendance. Il viole les fondements de notre souveraineté et fragilise la paix nationale. » Pour le FSP, la paix ne se construit pas sur la trahison, encore moins sur la compromission des ressources stratégiques.
Un appel à la dignité retrouvée
Fidèle à sa ligne, le FSP ne se limite pas à la dénonciation. Il appelle à une mobilisation générale de toutes les forces vives morales, sociales, intellectuelles pour refonder une République équitable, souveraine et digne.
« Le Congo ne mérite ni l’errance, ni la médiocrité. Il est temps que la grandeur de ses ressources rencontre la hauteur de sa gouvernance », conclut le communiqué.
En somme, le 30 juin ne peut être un jour de folklore patriotique, mais un moment de vérité, de lucidité collective, et de sursaut salvateur.