Loin des fanfares de la communication officielle, l’Accord de Washington signé récemment entre Kinshasa et Kigali est, pour certains observateurs, une capitulation diplomatique camouflée sous des discours triomphalistes. Le Dr Tharcisse Loseke, figure politique congolaise, dénonce une manipulation de l’opinion par les « communicateurs du régime » et les « politiciens alimentaires » de l’Union Sacrée, accusés de tromper sciemment la population.
« Les Congolais ne sont pas des imbéciles. Quand on ne parvient pas à faire reconnaître l’agression rwandaise ni à exiger le retrait explicite des troupes étrangères, c’est un échec, point final », martèle Tharcisse Loseke dans une déclaration qui fait grand bruit.
Pour lui, l’omission dans le texte final des mots-clés « agression » et « retrait des troupes rwandaises », longtemps réclamés par Kinshasa, traduit une faiblesse stratégique grave. Il estime que le régime se contente de formules vagues pour maquiller une reddition diplomatique.
Dans les rues de Kinshasa et sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées. Tandis que certains saluent l’esprit d’apaisement et la volonté de paix, d’autres, comme le Dr Loseke, y voient un chèque en blanc offert à Kigali, sans garantie réelle pour la souveraineté nationale.
« Tout autre discours n’est que poudre aux yeux », poursuit-il, s’inquiétant d’un usage propagandiste de la paix pour des calculs politiciens internes à l’approche des échéances électorales.
Face à cette dénonciation frontale, le gouvernement congolais n’a pas encore officiellement réagi. Mais du côté de l’Union Sacrée, certaines voix commencent à grincer en coulisse, redoutant que cette lecture critique n’enflamme davantage une opinion déjà méfiante.
Ben AKILI