En pleine recomposition de la scène politique congolaise, un geste fort vient bousculer les lignes de l’opposition. Reçu ce mercredi à la Cité de l’Union africaine par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito a surpris en affichant sa disponibilité à participer à la formation du prochain gouvernement.
C’est une première. Jamais auparavant Félix Tshisekedi n’avait accordé une audience officielle à Adolphe Muzito depuis son accession à la magistrature suprême. Cette rencontre inédite entre le chef de l’État et le président du parti Nouvel Élan marque une nouvelle étape dans les manœuvres politiques en cours.
À l’issue de la rencontre, Adolphe Muzito a confié à la presse que la discussion avait porté sur « la situation générale du pays ». Crise sécuritaire persistante à l’Est, relance économique, avenir institutionnel : autant de sujets cruciaux abordés à huis clos. Si le contenu exact de leur entretien reste confidentiel, le signal politique envoyé est, lui, sans équivoque.
« Je me suis dit disponible à participer à la formation du gouvernement », a déclaré Muzito, rompant avec sa posture traditionnelle d’opposant farouche. Cette déclaration, à elle seule, révèle l’ampleur du réajustement politique en cours à Kinshasa. Pour certains analystes, il s’agirait là d’une tentative d’élargissement de l’Union sacrée dans un esprit de rassemblement national.
Cette main tendue du pouvoir à certaines figures de l’opposition pourrait bien annoncer une reconfiguration profonde de la majorité gouvernementale, à l’heure où la République Démocratique du Congo se prépare à de nouveaux défis institutionnels et sécuritaires.
À l’aube d’un nouveau cycle politique, la rencontre Tshisekedi-Muzito pourrait être l’un des actes fondateurs d’un gouvernement d’union nationale. Reste à savoir si ce rapprochement tiendra la promesse d’un consensus durable ou s’il ne sera qu’un épisode de plus dans le théâtre mouvant de la politique congolaise.