Annoncée depuis plusieurs semaines, la démolition des constructions anarchiques dans la commune de Ngaliema est entrée dans sa phase concrète ce vendredi matin. Les engins de l’hôtel de ville de Kinshasa ont pris d’assaut les avenues Trois Vallées et Allée Verte, dans le quartier résidentiel de Joli Parc, pour exécuter une opération de salubrité urbaine musclée.
Sous la supervision du ministre provincial de l’Environnement, de la Propriété et de l’Embellissement, Léon Mulumba, les tractopelles ont rasé plusieurs constructions érigées illégalement sur l’espace public. « Il n’y a pas d’immunités, pas de privilèges de juridiction. La loi doit s’imposer à tous », a-t-il martelé, s’exprimant au nom du ministre des Infrastructures, Alain Tshilungu, actuellement en mission.
Première cible : le carrefour stratégique reliant les avenues Trois Vallées, Allée Verte et Nguma, où plusieurs habitations empiétaient sur la voie publique, obstruant la circulation. Trois parcelles ont été immédiatement démolies.
Mais c’est plus loin, sur l’axe principal de Trois Vallées, que l’ampleur de l’occupation illégale a sauté aux yeux : des habitations construites sur des collecteurs d’eau, d’autres barrant complètement la route, ont été impitoyablement démolies. Une nécessité, selon les autorités, pour permettre l’avancement d’un chantier stratégique : la construction d’une route en béton armé longue de 2,1 km, devant relier l’avenue Nguma à la station-service ML (Ma Campagne).
Cette route n’est qu’un segment d’un programme ambitieux de 115 km de routes en béton armé à travers Kinshasa. L’objectif du gouvernement provincial : désenclaver les quartiers, fluidifier le trafic et renforcer l’accessibilité des zones longtemps marginalisées par l’urbanisation sauvage.
Pendant que les engins poursuivent leur œuvre, la population locale regarde, partagée entre soulagement et angoisse. Si certains saluent enfin la remise en ordre de l’espace public, d’autres dénoncent un manque d’accompagnement social pour les familles déguerpies.