À la suite de la signature de l’Accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le 27 juin dernier à Washington, l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) exhorte les journalistes congolais à un engagement professionnel exemplaire. Dans une déclaration officielle rendue public ce lundi 07 juin, l’organe d’autorégulation de la presse appelle à un traitement médiatique rigoureux, apaisé et responsable de ce tournant historique pour la région.
« Les journalistes congolais doivent s’élever au-dessus des émotions et des passions. Le moment exige de nous professionnalisme, rigueur et responsabilité. Nous avons un rôle essentiel à jouer dans la consolidation de la paix », a déclaré le président de l’UNPC, dans une déclaration transmise ce lundi à la presse.
L’Accord de Washington, salué comme un jalon majeur dans la stabilisation de la région des Grands Lacs, prévoit notamment la fin des hostilités entre Kinshasa et Kigali, le démantèlement des groupes armés dans l’Est de la RDC, le retour sécurisé des réfugiés et le renforcement de la coopération bilatérale.
Face à ces enjeux, l’UNPC appelle ses membres, ainsi que l’ensemble des professionnels des médias œuvrant en RDC, à se référer scrupuleusement au Code d’éthique et de déontologie du journaliste congolais. Elle insiste sur la vérification rigoureuse des sources, en particulier dans les zones en conflit ou sous tension.
« Le traitement médiatique de cet accord ne peut souffrir de légèreté. Il doit s’appuyer sur des analyses contextualisées, adossées à l’expertise sécuritaire, diplomatique ou juridique. C’est le minimum pour un journalisme crédible et utile », souligne le communiqué.
Si l’UNPC salue les avancées diplomatiques, elle alerte également sur la situation dramatique des journalistes œuvrant dans les territoires encore sous occupation rwandaise ou sous contrôle des groupes armés.
« Nos collègues dans certaines zones vivent sous menace permanente. Ils font face à la censure, aux représailles, à l’imposition d’une ligne éditoriale dictée, et parfois à des exils forcés. Cela doit cesser », dénonce l’organisation.
L’Union Nationale de la Presse du Congo appelle le Gouvernement congolais et à la communauté internationale pour garantir la sécurité des journalistes dans ces régions, condition indispensable à une presse libre et à un processus de paix crédible.
Dans un contexte de tensions intercommunautaires récurrentes, l’UNPC met également en garde contre toute dérive incitative. Elle rappelle aux professionnels des médias les dispositions de l’article 138 de l’Ordonnance-loi n°23/009 du 13 mars 2023, qui interdit l’incitation à la haine, la désinformation et l’apologie des crimes graves.
« Il n’y a pas de paix sans responsabilité éditoriale. Nous devons être des bâtisseurs, pas des pyromanes. Aucune communauté ne doit être stigmatisée à travers nos micros ou nos plumes », insiste l’UNPC.
Et de conclure :
« La presse n’est pas spectatrice. Elle est actrice de la paix. Elle peut reconstruire la confiance entre l’État et les citoyens. Mais cela passe par une exigence absolue de vérité et d’équité. »
L’Union Nationale de la Presse du Congo propose d’accompagner le Gouvernement dans la phase de vulgarisation de l’accord, en mobilisant les médias comme relais de pédagogie civique et de cohésion nationale.
Ben AKILI
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