Ce rendez-vous judiciaire est très attendu. L’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, est convoqué ce mercredi 09 juillet devant la Cour de cassation. Il devra s’expliquer sur les accusations de détournement de 29 millions de dollars américains, initialement alloués au Fonds spécial de Réparation et d’Indemnisation des Victimes des activités armées de l’Ouganda, mais qui auraient servi à un projet de construction d’une prison à Kisangani, un projet resté sans trace concrète.
Selon des sources judiciaires, le parquet général près la Cour de cassation a obtenu l’autorisation d’engager des poursuites à l’issue de trois auditions préalables. Peu avant l’annonce de sa comparution, Mutamba avait présenté sa démission au Président de la République, conformément aux exigences légales.
Dans sa lettre de démission, l’ancien ministre s’est défendu vigoureusement, dénonçant des accusations « infondées » et affirmant avoir « servi la bonne cause ». Il met en avant les réformes entreprises sous son mandat, notamment le désengorgement des prisons et la redynamisation de l’appareil judiciaire.
Du côté politique, la riposte s’organise. Le parti NOGEC (Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo), que dirige Mutamba, évoque un « mcomplot politique» et appelle la population à accompagner son président jusqu’à la Cour de cassation.
« Nous assistons à une cabale politique montée de toutes pièces pour écarter un homme intègre et réformateur », a déclaré un cadre du parti.
Alors que la justice suit son cours, l’opinion publique s’interroge : s’agit-il d’un procès exemplaire contre la corruption ou d’un règlement de comptes politique ?