La République démocratique du Congo (RDC) fait un pas audacieux vers le marketing sportif international. En s’associant à trois clubs européens de renom, le FC Barcelone, l’AS Monaco et l’AC Milan, le pays engage une enveloppe globale de plus de 90 millions d’euros dans une vaste campagne de visibilité à travers le football.
Selon des révélations du média Jeune Afrique, l’accord le plus important a été signé avec le Football Club Barcelone pour un montant de 43 millions d’euros hors taxes, répartis sur quatre saisons. Entré en vigueur le 1er juillet dernier, ce partenariat prévoit que le slogan « RDC, cœur de l’Afrique » figure sur les maillots d’entraînement du club catalan les jours de match.
Le contrat offre également à la RDC plusieurs avantages stratégiques, notamment deux minutes d’affichage publicitaire par match et par support, un salon VIP réservé au stade, la possibilité de privatiser le Camp Nou une fois par an, un showroom de 80 m² et l’organisation de quatre stages de cinq jours par an, pouvant accueillir jusqu’à 50 jeunes joueurs congolais. Un premier versement de 10 millions d’euros a déjà été effectué, avec des montants progressifs jusqu’à 11,5 millions d’euros en 2028-2029, dernière année de l’accord.
En juin dernier, un partenariat avait été signé avec l’AS Monaco, portant sur 4,8 millions d’euros sur trois saisons. Un troisième accord a été conclu avec l’AC Milan, à raison de 14 millions d’euros par saison pendant trois ans, selon une source proche du dossier.
À travers ces engagements financiers, les autorités congolaises visent à améliorer l’image du pays sur la scène internationale, notamment dans les domaines du tourisme et de la diplomatie économique, en capitalisant sur la visibilité mondiale de ces grandes marques sportives.
Cette initiative est saluée par certains comme une stratégie innovante de communication, elle ne fait toutefois pas l’unanimité. Plusieurs voix de la société civile et du secteur sportif national s’interrogent sur la pertinence d’investir autant de ressources dans des projets à l’étranger, alors que les infrastructures sportives locales restent insuffisantes et que de nombreux jeunes talents peinent à accéder à des conditions d’encadrement adéquates.
Elie Malu