Depuis le 8 juillet, le territoire de Béni, au Nord-Kivu, est à nouveau endeuillé par une série d’attaques sanglantes attribuées aux terroristes ADF. En moins d’une semaine, plus de 70 civils ont été tués dans des conditions atroces, malgré la présence conjointe des FARDC, des troupes ougandaises de l’UPDF, de la Monusco et des Wazalendo dans la zone.
La société civile locale, profondément choquée, ne cache plus son incompréhension et sa colère.
« Comment peut-on continuer à tuer autant de civils dans une zone censée être sous contrôle militaire et sécuritaire ? », s’indigne un acteur communautaire de la région.
Les habitants dénoncent une inaction inexplicable face à un ennemi pourtant bien connu.
Selon plusieurs sources locales, les attaques se sont intensifiées dans les villages de Mavivi, Mangina et Oicha, où les ADF ont opéré avec une violence inouïe : maisons incendiées, civils égorgés ou abattus à bout portant, champs abandonnés, familles décimées.
« On ne peut pas parler de sécurisation alors que chaque jour, on enterre nos frères et sœurs. Les militaires sont là, les casques bleus aussi, mais les massacres continuent ! », s’exclame une habitante de Mavivi, la voix brisée par la peur et l’indignation.
Face à cette recrudescence de la violence, les appels se multiplient pour une réévaluation urgente des opérations militaires conjointes dans la région. La coordination de la société civile demande une enquête indépendante sur les failles sécuritaires et la responsabilité des forces en présence.
Pendant ce temps, les populations fuient leurs villages pour se réfugier dans les zones jugées un peu plus sûres, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante dans le territoire de Béni.