Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a reçu ce mardi 15 juillet 2025 dans son cabinet Pauline Kabangu Tshita, première femme journaliste congolaise. Ensemble, ils ont revisité plus de 60 ans de mémoire médiatique.
C’est un moment d’histoire et de reconnaissance qu’a vécu le ministère de la Communication et Médias ce mardi. Le ministre Patrick Muyaya a accueilli Pauline Kabangu Tshita, figure emblématique du journalisme congolais, pour un entretien de plus de trente minutes.
Ancienne journaliste vedette de l’Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision (OZRT), devenue Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), Pauline Kabangu a évoqué son riche parcours professionnel, entamé dans les années 1960.
« Le ministre a voulu échanger un peu avec moi sur mon parcours, sur le travail que j’effectuais à la RTNC, tant à la télévision qu’à la radio », a-t-elle confié après la rencontre.
Première femme journaliste à exercer activement entre 1965 et 1995, Pauline Kabangu a marqué l’histoire des médias en République démocratique du Congo. De Mbuji-Mayi à Kinshasa, de la radio à la télévision, elle a gravi tous les échelons, jusqu’à devenir rédactrice en chef, journaliste permanente au Parlement puis à la Présidence de la République sous Mobutu.
« Le journalisme, c’est toute ma vie. J’ai commencé à la radio en 1965 à Mbuji-Mayi, avant d’intégrer la télévision en 1967 à la suite d’un concours. Après un stage de six mois, j’ai commencé à présenter le journal télévisé », raconte-t-elle.
Elle rappelle également son passage marquant à la Présidence.
« J’ai passé près de dix ans à faire des reportages au Palais. Je réalisais des émissions en direct, dans une ambiance professionnelle stimulante », a-t-elle dit.

Fidèle à sa rigueur, Pauline Kabangu a souligné que le journalisme est un métier noble, exigeant sérieux, discipline et respect de l’éthique. Elle a rappelé l’exigence du président Mobutu envers les professionnels de l’information.
«Mobutu était lui-même journaliste. Il veillait personnellement à la qualité et à la régularité de l’information diffusée. Il appelait lui-même quand une édition du journal avait du retard. Il tenait à ce que les Congolais et le monde soient informés»
Après trois décennies passées à l’étranger aux côtés de son époux diplomate, Pauline Kabangu est revenue au pays, animée par le désir de transmettre son expérience à la nouvelle génération.
« J’ai quitté le journalisme parce que mon mari est devenu ambassadeur. Nos enfants étaient encore jeunes. Mais aujourd’hui, je suis de retour, prête à servir autrement »
Avant de quitter le cabinet du ministre, Pauline Kabangu a lancé un appel à la nouvelle génération.
« Je demande aux jeunes journalistes de travailler avec sérieux et passion. Ce métier ne se fait pas à moitié. Il faut l’aimer pour bien le faire », a-t-elle recommandé.

À travers cette rencontre, le ministre Patrick Muyaya n’a pas seulement salué un parcours exceptionnel ; il a rappelé à toute une génération que l’histoire du journalisme congolais s’écrit aussi au féminin — avec rigueur, passion et dignité.