La tension est palpable dans l’agglomération de Nzenga, située dans le secteur de Beni-Mbau, territoire de Beni, à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ce vendredi matin, toutes les activités commerciales ont été suspendues sur ordre de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), une manière forte de dénoncer la recrudescence de l’insécurité qui cible les opérateurs économiques de la région.
« Nous venons de suspendre toutes nos activités économiques sur l’étendue de Nzenga dès ce vendredi matin, suite à l’insécurité qui se manifeste par la fermeture de nos boutiques ces derniers jours dans la cité », a déclaré M. Kasereka Lufungi, président de la FEC Nzenga.
« Les bandits armés visitent nuitamment de nombreux commerçants et pillent avec violence des biens de valeur. Cette décision est une manière pour nous, la FEC, d’interpeller les autorités à nous venir en aide. Nous sommes membres de la société civile et, comme nous sommes touchés, nous appelons la structure mère à nous accompagner et à renforcer la sécurité de toute la communauté entière », a-t-il ajouté avec gravité.
Selon plusieurs sources associatives locales, les actes de banditisme armé se sont multipliés ces dernières semaines dans cette partie du territoire de Beni. Les habitants évoquent des cambriolages quasi-quotidiens, perpétrés avec une violence inouïe.
Dans la nuit du jeudi à vendredi, la maison de M. Enoch, l’un des commerçants les plus en vue de Nzenga, a été attaquée par des hommes armés non identifiés.
Il s’agit d’un énième incident dans une série d’agressions ciblant spécifiquement les commerçants, forçant plusieurs d’entre eux à fermer boutique ou à fuir la cité.
« Aucune nuit ne passe sans qu’une maison ne soit cambriolée. C’est devenu insoutenable. Nous sommes livrés à nous-mêmes », confie un commerçant.
La FEC, à travers sa section locale de Nzenga, appelle les autorités provinciales et nationales à une prise de responsabilité immédiate. Elle exige des mesures concrètes pour restaurer un climat sécuritaire propice à la relance des activités économiques.
Pour l’heure, l’agglomération de Nzenga vit au ralenti. Les boutiques sont closes, les marchés déserts, et la population retient son souffle dans l’attente d’une réponse de l’État.
Kanoba Obadias