Quarante jours après sa prise de fonctions à la tête de la Police nationale congolaise (PNC) pour la ville de Kinshasa, le Commissaire divisionnaire Israël Kantu Bakulu a convoqué, ce lundi 21 juillet, une réunion stratégique avec les officiers supérieurs de la capitale. Objectif poursuivi est de procéder à une évaluation à mi-parcours et recadrer les dérives observées sur le terrain.
Le patron de la police à Kinshasa a endossé son costume de « père de famille » pour appeler ses hommes à plus de discipline, de responsabilité et de respect envers la population.
« La police ne doit pas être un instrument d’humiliation du peuple, mais un outil de protection et d’éducation », a-t-il insisté, condamnant fermement les abus répétés de certains éléments.
Au cœur des accusations, l’usage détourné des véhicules anti-émeutes, rebaptisés par les Kinois « Kabasele » en référence à leur sinistre réputation. Selon les informations remontées à l’état-major, certains éléments exploiteraient ces engins à des fins de rançonnement, allant jusqu’à extorquer 800 000 FC par jour sous couvert d’opérations de maintien de l’ordre.
Fait plus grave encore, le nom du Général Kantu aurait été faussement associé à ces pratiques, certains le présentant comme le bénéficiaire occulte de ces rackets organisés. Une allégation que le Commissaire provincial a vigoureusement démentie, annonçant des sanctions exemplaires contre les responsables de ces actes mafieux au sein de la PNC.
Plutôt que de percevoir des fonds illicites, le Général Israël Kantu a fixé une nouvelle ligne de conduite à ses officiers. Chaque samedi, ils devront présenter cinq véritables Kuluna, ces délinquants de rue qui sèment la terreur dans les quartiers populaires de Kinshasa. Une consigne claire visant à recentrer l’action policière sur la sécurité réelle des citoyens, loin des abus qui ternissent l’image de la PNC.
« Je ne veux plus entendre parler de versements de 5 000, 10 000 ou 50 000 FC aux soi-disant chefs. Apportez-moi plutôt cinq vrais Kuluna chaque semaine, et la ville respirera enfin », a-t-il lancé, dans un ton ferme, sous les applaudissements de certains cadres présents.
Ce recadrage ferme, salué par plusieurs observateurs, s’inscrit dans une volonté manifeste de moraliser les troupes et de restaurer la confiance entre la police et les Kinois.
Ben AKILI