La vengeance est un plat qui se mange froid, dit un adage français. Une année et quatre mois après avoir perdu la Majorité à l’Assemblée nationale, où le 10 décembre 2020, les députés avaient voté majoritairement en faveur de la destitution du bureau dirigé par Jeanine Mabunda, une fidèle de Joseph Kabila, celui-ci semble sur le point de prendre sa revanche.
Christophe Mboso, le tombeur de Jeanine Mabunda est sous le coup d’une pétition qui vise sa destitution. En quelques jours, la pétition initiée par le député FCC (plateforme dont l’ancien Président de la République est initiateur et autorité morale) Papy Nyango a recueilli 136 signatures.
Papy Nyango, à l’instar des autres pétitionnaires, reproche au speaker de la Chambre basse « une mauvaise conduite des débats et un désordre dans le fonctionnement des commissions et groupes parlementaires ».
Ce n’est pas tout. Il relève également un dysfonctionnement de la conférence des présidents et des groupes parlementaires. En dernière analyse, les pétitionnaires veulent « remettre à l’Assemblée nationale son prestige.»
L’objectif des pétitionnaires, c’est arriver à recueillir plus de 250 signatures, soit un peu plus de la moitié de 500 députés qui siègent à l’hémicycle pour espérer destituer le président de l’Assemblée nationale.
Dans les rangs de l’Union sacrée, l’action initiée par le député Papy Nyango serait une contre-offensive téléguidée dans l’ombre par l’ancien Président de la République Joseph Kabila qui tiendrait à récupérer la Majorité perdue le 10 décembre 2020, avec la destitution du bureau Mabunda.
Le FCC utiliserait Me Papy Nyango comme l’Union sacrée l’avait fait en son temps avec Mohindo Nzangi pour déchoir Jeanine Mabunda et requalifier la Majorité à l’Assemblée nationale. Selon des sources contactées par Exclusifrdc.com, la récente démonstration de force de Joseph Kabila à Tshangu où le Raïs s’est offert un bain de foule pendant de bonnes minutes et l’interview de Raymond Tshibanda à Jeune Afrique, une grande figure de la Kabilie, qui a affirmé que le FCC est un géant qui va se relever, tout cela participerait à la stratégie mise en place par la famille politique de Joseph Kabila pour revenir au-devant de la scène publique nationale.
En un mot comme en cent, la Kabilie n’a jamais pardonner à Fatshi de lui avoir « volé sa majorité à l’Assemblée nationale ». Et donc la crise en cours à la Représentation nationale serait l’ultime bataille de Joseph Kabila pour reconquérir la Majorité à l’Assemblée nationale.
Question. Tombera ou ne tombera pas ?
La question est sur toutes les lèvres. Avoir la tête de Mboso est un pari difficile, la majorité étant toujours du côté de l’Union sacrée à laquelle le speaker de l’Assemblée nationale appartient. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le tombeur de Jeanine Mabunda soit visé par une pétition.
On rappelle que fin février , un élu du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi avait échoué dans son initiative de faire tomber Mboso, alors que la pétition avait déjà recueilli 129 signatures.
Papy Yango et ses collègues pourront-ils conduire leur initiative à terme ?
Mboso contre-attaque
Le président du Bureau de l’Assemblée nationale entend lui aussi livrer bataille. Menacé de destitution par le camp en face, le vieux Mobutiste a sorti une artillerie lourde: la liste des députés absentéistes dont il menace d’invalider le mandat. On y dénombre majoritairement les caciques du FCC de Joseph et certains élus de l’opposition : Adolphe Muzito, Papy Nyango, Mushobekwa, Mova Sakani, Néhémie Mwilanya, Asani, Balamage, Alfani Masozi, Aubin Minaku etc.
Des sources à l’Assemblée nationale font savoir que la motion visant à invalider les députés nationaux pour absentéisme aurait été votée par la majorité des élus présents à la plénière d’hier lundi 18 avril courant.
Que va faire Christophe Mboso, ira-t-il au bout de sa logique ? Wait and see, disent les anglophones.
Exclusif RDC / via Surveillance.cd