Lancé en mars 2021 par le président Félix Tshisekedi, le projet pilote dit « Tshilejelu », qui prévoit la réhabilitation et la modernisation de plusieurs kilomètres de routes à travers le pays, peine à démarrer dans la province de Lomami.
La ville de Kabinda qui a bénéficié de 10 km d’asphaltage, ne connait quant est-ce que ces travaux seront lancés par les entreprises ayant contractées le marché. Même sort pour la ville de Mwene-Ditu qui espérait voir 5 km de ses voiries être asphaltées.
Alors que lors de son passage à Kabinda, le Président Félix Tshisekedi avait promis la prison aux présumés détourneurs des fonds destinés à ce projet.
Le constat s’était avéré accablant et il s’était publiquement alarmé du retard pris par les chantiers.
« Je suis venu pour voir de mes propres yeux s’ils ont travaillé réellement ou pas. S’ils n’ont pas travaillé, ils me doivent des explications pertinentes, dans le cas contraire, ils iront en prison », avait menacé Félix Tshisekedi devant la population de Kabinda.
Qu’est ce qui bloque le début de ces travaux ?
Cette question reste pendante sur les lèvres des plusieurs Lomamiens. Mais nous référant à une note technique de l’inspection générale de Finances évoquée par Jeune afrique, plusieurs raisons sont avancées pour justifier ce fiasco. Selon l’IGF, il existe tout d’abord un décalage entre le coût du projet présenté au Chef de l’État et son montant réel et « Incapacité technique » de la société chinoise Crec 7 sollicitée pour Tshilejelu, de déployer les équipements et matériaux adaptés au projet .
La désolation de la population Lomamienne
Ce projet-pilote dénommé « Tshijelelu » ne traduit pas la vision du Président qui devrait s’orienter vers le développement des infrastructures et l’amélioration de la qualité de vie de ses concitoyens. Depuis le lancement de ces travaux à Kinshasa, à Lomami aucun signal du début.
‹‹ Sommes-nous une province maudite ou bien c’est juste une volonté de saboter les actions du Président de la République. Aujourd’hui vous constatez qu’il y a un exode massif de la population est Kasaïenne vers l’espace Katanga, c’est parce-que rien ne marche chez nous. Pas d’entreprises pour nous engager, pas d’infrastructures routières de qualité, l’accès à l’eau potable est un véritable casse-tête, l’électricité n’existe cependant pas chez nous à Lomami. Ceci nous pousse à dire que Félix Tshisekedi qui bientôt va totaliser quatre ans de gouvernance, n’a pas encore su à relever les défis sociaux de la population ››, ont déclaré quelques habitants de Mwene-Ditu à Surveillance.cd.
Ce qu’il faut retenir du Projet « Tshilejelu »
Selon sa fiche technique présenté par le directeur général de l’Office de voiries et drainages (OVD), ce projet pilote, concerne l’ensemble de la République et devrait s’exécuter sur plusieurs phases.
Le coût total du contrat financé par le Gouvernement congolais c’est qui est d’ailleurs important de le souligner, tel que conclu en septembre 2020, est estimé à 138 millions USD. D’après le DG de l’OVD, le montage financier a été effectué avec le concours de la Banque UBA qui a facilité l’obtention d’une ligne de crédit dans le cadre du partenariat public privé. La durée des travaux est de vingt-huit mois pour Kinshasa et de trente-six mois pour l’Espace Grand Kasaï.
Selon la répartition, 39.72 kms de voiries de la ville-province de Kinshasa sont concernés par le projet qui, dans sa phase initiale, englobe également l’Espace Grand Kasaï (101,77 Km) avec, à la clé, quelques villes et territoires ciblés, en l’occurrence Mbuji Mayi (25,32 Km), Kabinda (10,5 Km), Lusambo (10 Km), Kananga (35 Km), Mweneditu (5,5 km) et Tshikapa (15,39 Km).
Sylvain Fizé Mukadi