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Nord-Kivu : les médecins en colère dans la rue pour protester contre l’attaque des structures sanitaires

Plusieurs centaines de médecins ont manifesté lundi à Beni et décrété « trois journées d’hôpital sans médecin » dans cette partie de l’Est de la RDC, après une nouvelle attaque rebelle meurtrière ayant visé des structures de santé la semaine dernière.

Une religieuse médecin, la Dr Sylvie Kavuke, figurait parmi les sept personnes tuées lors de cette attaque attribuée aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), menée contre le centre de santé de la localité de Maboya et un hôpital voisin.

Ces médecins indignés, réclament la reconstruction des hôpitaux incendiés. C’est le message parmi tant d’autres que l’on pouvait lire sur des calicots portés par les manifestants, qui ont marché jusqu’à la mairie où un mémorandum a été lu.

‹‹ Nous réclamons que la justice soit faite et que les trois jours sans médecins à l’hôpital décrétés par les manifestants, devaient permettre d’alerter l’autorité compétente ››, a déclaré le Dr Godefroid Mbeho, président du syndicat des médecins de Beni.

De son côté, le Dr Denis Mukwege a dans un communiqué démontré que ‹‹ les hôpitaux ne peuvent en aucun cas être une cible et le personnel soignant et les malades doivent être protégés en toutes circonstances ››.

Le gynécologue du Sud-Kivu et prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols ajoute que « Ces crimes odieux ne peuvent rester impunis, la justice est un impératif pour prévenir la répétition des atrocités de masse qui endeuillent chaque famille congolaise depuis plus d’un quart de siècle ».

Le texte rappelle qu’avant l’attaque de Maboya, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, la communauté médicale du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a subi ces dernières années de nombreux pillages et incendies, ainsi que des kidnappings de médecins.

Au milieu de cette insécurité persistante, le personnel médical est devenu une cible, s’indignent les médecins, en demandant la sécurisation de toutes les structures de santé, l’autorisation du port d’arme dans les zones rouges pour le personnel de garde, et une prime de risque…

Le Nord-Kivu rappelons-le, est parmi les provinces de l’Est de la RDC en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans. Le territoire de Beni est au coeur de la zone d’action du groupe ADF, présenté par le mouvement jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale.

Wivine Kalemba

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