C’est mal parti au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de communication -CSAC-, cette autre institution d’appui à la démocratie, chargée d’assurer la régulation des médias et appelée à jouer un rôle clé dans les élections, aux côtés de la Commission électorale nationale indépendante -CENI.
Après la Cour constitutionnelle et la CENI, l’Union sacrée ne cache pas son plan de s’assurer le contrôle de cette structure de l’Etat. Et bonjour la violation de la procédure. Si le président de l’Assemblée nationale, Mboso Nkodia Pwanga, a convoqué la plénière consacrée à la présentation d’une partie des membres nouvellement investis du CSAC, sans même attendre leur notification par le Directeur de Cabinet du Président de la République, son collègue du Sénat, Modeste Bahati, a carrément pris la place de la Plénière en désignant son président du Bureau d’âge.
«Tout se passe comme s’il y a un vide au CSAC, alors qu’il y a une équipe, l’ancien Bureau, habilitée pour expédier les affaires courantes. Après Mboso, Bahati a lui aussi piétiné la Loi organisant le CSAC en désignant le Bureau d’âge alors qu’aucune plénière de cette institution n’a siégé à cet effet», a dénoncé jeudi un acteur de la Société civile, accusant le Régime de foutre le bordel au CSAC.
L’article 36 de la Loi organique n° 11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du CSAC stipule pourtant: «À sa première réunion, l’Assemblée plénière met en place un Bureau provisoire composé du doyen d’âge, assisté de deux membres les moins âgés».
Une telle réunion n’a pas encore été organisée. A sa place, David Steve Diatezwa Mpongi et Christian Bosembe ont signé le 22 novembre, en qualité de doyen et benjamin d’âge, soit comme président et secrétaire rapporteur, un communiqué portant convocation d’une rencontre qu’ils ont qualifiée de «première réunion du CSAC». Sans donc attendre la plénière, seule attitrée, à faire le constat et à procéder à pareille désignation, Diatezwa et Bosembe se sont autoproclamés président et secrétaire rapporteur, by-passant même l’autre benjamin d’âge, Serge Kabongo.
Bosembe en a rajouté à sa précipitation. Selon les informations relayées dans plusieurs tweets jeudi, il n’a pas attendu pour entrer en campagne, se prétendant vouloir professionnaliser les médias.
Selon les auteurs de ces tweets, Bosembe, qui avait traité d’excrément humain l’ancien président de la République, Joseph Kabila, et menacer de faire arrêter des journalistes, n’a pas, sauf anarchie, le profil pour diriger une structure chargée de la régulation des médias.
Steven MUHINDO